INFO LA DEPECHE. Latécoère : déménagement vers la République tchèque en cours pour l’activité usinage du site de Toulouse-Montredon
Comme annoncé en janvier 2023, l’usine toulousaine ne fabriquera bientôt plus de pièces élémentaires de portes d’avions. Les premières machines-outils partiront la semaine prochaine pour la République tchèque.
Le déménagement des premières machines-outils à commande numérique de l’usine Latécoère de Toulouse-Montredon a commencé. À partir de lundi 26 août, elles prendront la direction de Prague, en République tchèque, par camions, où le groupe est implanté.
Sur les treize machines présentes, six seront acheminées d’ici la fin du mois de septembre. Les autres suivront, à intervalle régulier, jusqu’à l’été 2025. À l’origine, ce transfert aurait dû commencer l’été dernier. Un sursis d’un an pour les 110 salariés du site qui s’explique, selon l’équipementier aéronautique toulousain, par des cadences fluctuantes et des difficultés rencontrées avec sa chaîne de fournisseurs.
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Inaugurée en juillet 2017, l’usine toulousaine située dans le quartier de l’Union avait, à l’origine, été construite pour fabriquer des pièces élémentaires de portes d’avions. Mais l’histoire a tourné court. En janvier 2023, la direction de Latécoère a en effet décidé de délocaliser cette activité en République tchèque, là où est implanté son plus grand site d’usinage. Un pays où le coût de la main-d’œuvre est aussi bien moins élevé. "Pour redevenir rentable nous devons avoir un schéma industriel compétitif, expliquait l’an dernier Thierry Mootz, le président du groupe Latécoère, à La Dépêche du Midi. Dès 2020, nous avons identifié que le site de Montredon serait difficile à rentabiliser."
Latécoère s’est engagé à ce qu’il n’y ait "aucun licenciement sec" parmi les 110 salariés du site toulousain. Selon l’un de ces employés qui souhaite garder l’anonymat, "plus de 40 % des effectifs qui travaillaient sur site sont partis à l’externe". D’autres ont été reclassés en interne. Il n’en fait pour l’instant pas partie.
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Après 15 années passées au sein de l’entreprise, il s’interroge sur son avenir et celui de ses collègues. "On ne sait pas ce qu’on va devenir" s’inquiète-t-il. L’équipementier se veut pourtant confiant sur le volet social. "Après mobilité interne, redéploiement, démission, retraite, mobilité externe/reconversion, à ce jour nous cherchons toujours des solutions pour une vingtaine de salariés" indique le groupe. Il se donne encore un an pour les trouver.
Le site de Toulouse-Montredon va changer de visage
Si l’activité d’usinage ne sera bientôt plus, le site de Toulouse-Montredon n’est cependant pas voué à la fermeture, mais à une profonde mutation. Le bâtiment de 8 600 m² abrite depuis un an déjà un centre de développement composites (R & T) dédié à la conception des portes d’avions de demain.
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Prochainement, il regroupera les activités des trois sites que compte Latécoère à Colomiers et Labège, et dont il entend se séparer. Dans le quartier de l’Union, cohabiteront alors sous un même toit : un service clients, un atelier de réparation et centre d’essais de portes d’avions, ainsi que l’ensemble de ses activités câblage, systèmes vidéo et réseaux optiques. Le début d’une deuxième vie pour le site.
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