Vaccins contre le Covid-19 : de rares cas de myocardites après une injection... que sait-on de leurs conséquences à long terme ?

Plus de quatre ans après la pandémie de Covid-19, les études persistent et signent : les campagnes vaccinales contre le virus ont clairement permis de lutter contre les formes graves de la maladie et d’éviter de très nombreux décès.

Il est aussi admis que dans de rares cas, l’injection de certains vaccins entraîne certains effets indésirables clairement identifiés. En 2021, des signalements ont été partagés auprès des centres de pharmacovigilance, au sujet de cas d’inflammations du muscle cardiaque et de la membrane qui enveloppe le cœur chez plusieurs patients qui se sont fait vacciner. Des signaux "rares mais potentiellement sérieux" de "myocardites" et de "péricardites" ont été détectés chez certains patients qui se sont vus administrer des vaccins à ARN messager conçus entre autres par Pfizer / BioNTech et Moderna.

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Et depuis ? Aucune étude ne s’était attelée à étudier les complications possibles – à long terme – de ces pathologies. C’est désormais chose faite : des chercheurs qui font partie du groupement Epi-Phare – réunissant l’Assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament – se sont penchés sur les conséquences possibles des myocardites dans les 18 mois qui suivent l’apparition des premiers symptômes. Cette étude française, publiée lundi 26 août dans la revue Jama, indique que ces cas d’inflammation entraînent, sur la durée, peu de complications.

Des myocardites peu fréquentes

En pratique, les myocardites et péricardites post-vaccinales ont la plupart du temps touché des hommes jeunes. C’est en tout cas ce qui avait poussé la Haute Autorité de Santé (HAS) à déconseiller le vaccin Moderna aux personnes de moins de 30 ans, en novembre 2021. Avec le recul, le groupement Epi-Phare observe globalement que "le nombre de cas apparaît peu fréquent au regard du nombre élevé de doses administrées".

Les autorités sanitaires ont en effet dénombré 558 cas de myocardites (liées à la vaccination) pour 54 millions de personnes vaccinées en tout. En clair, une personne de moins de 50 ans qui faisait l’objet d’une injection de vaccin s’appuyant sur l’ARN messager avait 0,00186 % de risque de développer une myocardite, selon les scientifiques.

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Chez les personnes plus âgées, "les études ont montré une relation extrêmement faible ou une absence de relation entre la vaccination et la survenue d’une myocardite", a de son côté insisté Mahmoud Zureik, directeur du regroupement Epi-Phare, auprès du Parisien.

Des complications moins importantes

Par ailleurs, selon l’étude, les complications liées à une myocardite post-vaccinale semblent avoir entraîné moins de complications cardiaques qu’une myocardite dite "classique". Les chercheurs se sont en effet intéressés aux patients âgés de 12 à 49 ans, faisant l’objet d’une hospitalisation entre fin 2020 et le milieu de l’année 2022 suite à une myocardite. "Les patients atteints de myocardite après une vaccination […] contre le Covid-19 présentaient moins de complications cardiovasculaires (5,7 %) à 18 mois que les patients atteints de myocardites attribuables au Covid-19 ou à d’autres causes (12,1 % et 13,2 % respectivement)", indique l’Agence nationale de Sécurité du Médicament (ANSM).

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Les chercheurs ne minimisent cependant pas la gravité de ces complications : les patients qui ont été frappés par une forme grave de myocardite ont dû, pour la plupart fait l’objet "d’un suivi médical plusieurs mois après leur sortie d’hôpital".