Lavelanet-de-Comminges : « Non, le lac gravière n’est pas une poubelle »

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  • Le lac gravière actuellement remblayé avec de la terre issue de nombreux chantiers de la région, y compris du métro du tunnelier toulousain. Le bulldozer est seul habilité à verser les matériaux dits inertes dans le lac.
    Le lac gravière actuellement remblayé avec de la terre issue de nombreux chantiers de la région, y compris du métro du tunnelier toulousain. Le bulldozer est seul habilité à verser les matériaux dits inertes dans le lac. DDM - V.S
Publié le , mis à jour
Valérie Sitnikow

l'essentiel FNE Occitanie Pyrénées et Nature Comminges viennent de porter plainte contre la société Guintoli, filiale de NGE, pour enfouissement illicite de déchets dans un lac gravière sur le site d’exploitation de cette société à Lavelanet-de-Comminges, au sud de Toulouse. Qu’en est-il vraiment.

On ne plaisante pas avec l’Environnement, les dépotoirs sauvages, les déchets industriels… Bref, la pollution de la nature, du sol au sens large. Ce jeudi, la Fédération Nature Environnement (FNE) et Nature Comminges ont fait savoir, par le biais d’un communiqué, qu’une plainte « pour enfouissement illicite de déchets dans un lac de gravière » est déposée à l’encontre de la société Guintoli de terrassements et VRD (voiries et réseaux divers) Guintoli, filiale historique de la NGE (Groupe français de bâtiment et travaux publics).

Des tonnes de terre quotidiennes pour remblayer le lac gravière

Par arrêté préfectoral du 18 avril 2018, cette société est autorisée à exploiter une carrière de sables et de gravier au lieu-dit Bordeneuve, à Lavelanet-de-Comminges, près de Cazères au sud de Toulouse. Ici, un ballet quotidien de camions bennes chargés de matériaux inertes non pollués (terre) en provenance de chantiers de toute la région, y compris du métro de Toulouse, vient déverser de la terre sur ce vaste site de quelques dizaines d’hectares. Une cinquantaine de camions par jour au bas mot qui, au auparavant, « font l’objet d’une demande d’autorisation préalable (DAP)", précise Frédéric Corestini, directeur régional adjoint de la société, qui réfute ces accusations en bloc.

Un ballet incessant de camions qui viennent décharger des matériaux inertes, à proximité du lac gravière.
Un ballet incessant de camions qui viennent décharger des matériaux inertes, à proximité du lac gravière. DDM - V.S

« En aucun cas nous polluons le lac gravière »

« On est soumis à des règles draconiennes. Il y a une traçabilité de tous les camions entrants qui passés le portail, passent sur un pont-bascule. Nous faisons un premier contrôle visuel. Ensuite ces camions déposent à un endroit donné de la carrière leur chargement, par petits tas, et nous recontrôlons avec le bulldozer sur place. S’il y a des matériaux indésirables, et cela peut arriver qu’un bout de bois, du plastique ou autre soient au chargement. On les fait recharger ou on stocke ces matériaux dans des bennes dédiées qui sont ensuite évacués vers des déchetteries agréées. En aucun cas nous ne polluons le lac gravière ! », insiste Frédéric Corestini.
La FNE et Nature Comminges, regroupant des associations de protection de l’environnement, ont de leur côté évoqué dans leur plainte le rapport accablant de la DREAL Occitanie qui, le 18 avril 2024, a constaté sur site que la société Guintoli ne respectait pas ces règles préventives permettant d’éviter la pollution des milieux naturels (sols, eau). Les agents de la DREAL constatent une gestion “non conforme” et relatent la présence importante de déchets plastiques, de bois et d’enrobés bitumineux dans les eaux », ajoute la FNE, Nature Environnement. « C’est une interprétation », se défend Frédéric Corestini.

Une carrière exploitée depuis près de 30 ans

Ce site de Lavelanet de Comminges est exploité depuis près de 30 ans par la SA Guintoli. Sur cet ancien lit de la Garonne, se sont formés des lacs gravière, en prise directe avec la nappe phréatique, suite à l’extraction dans un premier temps du tout-venant, des cailloux propres « « Pour éviter de créer un énième plan d’eau dans le sud toulousain déjà considérablement mité par des centaines de lacs de gravières laissant s’évaporer inutilement des milliers de mètres cubes d’eau chaque année, l’Etat a autorisé le carrier à combler le lac créé par des déchets inertes », précise La FNE. Le lac gravière actuel de Bordeneuve aux eaux turquoise est ainsi jour à jour remblayé avec de la terre. Du moins, comme il doit l’être, et uniquement.

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Les commentaires (1)
Tolosan 31 Il y a 20 jours Le 30/08/2024 à 18:05

Une honte autant de la part de cette société que des autorités locales qui délivrent ces autorisations iniques !