Coups de fouet, cris et numéros humiliants : One Voice dénonce les pratiques d’un refuge "qui ressemble à s’y méprendre… à un cirque !"
L’association de défense des animaux One Voice accuse un parc animalier du Tarn de maltraiter des félins, tandis que le propriétaire se défend et réfute ces accusations.
"Qu’est-ce qui ressemble à s’y méprendre à un cirque itinérant avec des animaux ? Réponse : un cirque fixe avec des animaux". L’association One Voice vient de révéler son enquête réalisée sur "Au cœur des félins", un parc animalier situé à Saint-Antonin-de-Lacalm dans le Tarn où un lion blanc et deux tigres du Bengale profitent d’une retraite anticipée. Un parc dont les propriétaires, un couple de dresseurs, ambitionnent de transformer en refuge pédagogique pour épargner leurs félins de l’euthanasie.
"Pour amuser le public, on les menace à coups de baguette"
En effet, une loi interdisant la détention d’animaux sauvages par les cirques itinérants doit entrer en vigueur d’ici 2029. Cette nouvelle législation vise à éradiquer la maltraitance animale et à abolir leur exploitation dans les spectacles itinérants.
"Mais ici ("Au cœur des félins") comme dans un cirque, on oblige les animaux à pratiquer des numéros qui n’ont rien de naturel", explique l’association de protection animale, avant d’ajouter : "Maya, Thor et Malish, les deux tigres et le lion du dresseur, sont toujours enfermés dans un enclos minuscule […] Pour amuser le public, on les menace à coups de baguette et on les fait monter sur des tabourets, marcher sur deux pattes, sauter les uns par-dessus les autres. Ce parc est un cirque fixe. Les animaux y sont dressés, en cage et doivent se produire en spectacle, peu importe ce qu’ils subissent".
One Voice s’interroge également sur le projet du couple de dresseurs : "On nous parle d’un projet de refuge pour accueillir des félins des cirques sur plusieurs hectares, tout en restant très opaque sur la provenance des fonds : la construction se fera sans collecte de dons, sans demande de subventions et sans faire payer la visite. On se demande bien comment et quand le projet verra le jour…"
Ces associations n’ont aucune connaissance parce qu’ils font de la propagande sans savoir
"C’est de la pure connerie !", a confié de son côté, Emmanuel, le propriétaire des félins, qui se dit très "affecté" et "blessé" par cette enquête réalisée par One Voice et qui compte bien faire intervenir son avocat. "Il n’y a pas de chapiteau, pas de pistes, je ne fais pas de spectacles ! Non, Ici, nous ne faisons pas du cirque. Nous sommes chez nous, on est à l’arrêt entre deux saisons. Il n’y a rien à rectifier !", explique le dresseur.
"Il n’y a aucune maltraitance"
Quant aux démonstrations de dressage – filmées par One Voice – Emmanuel parle de "besoins psychophysiques" : "Pour des animaux qui ont grandi avec l’homme, l’interaction avec le public, ça leur fait du bien, mais ces associations n’ont aucune connaissance parce qu’ils font de la propagande sans savoir. On parle de 10 minutes de dressage par jour, c’est tout. Mais c’est dans l’habitude de ces félins, c’est de la routine pour eux, ils sont nés là-dedans. Il n’y a aucune maltraitance."
Pour la question du financement soulevée par l’association, là aussi, Emmanuel se défend : "Je vais sans doute repartir en tournée, jusqu’en 2028 du moins, et c’est ça qui nous permettra de créer le refuge. C’est ça la vérité ! On fait notre job, on dresse les animaux devant le public et il n’y a rien de mal à ça. D’ailleurs, je n’ai jamais eu de souci avec les autorités. Et si One Voice nous avait sollicités pour une visite, nous l’aurions acceptée sans problème, car nous n’avons rien à dissimuler."
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