Nouveau gouvernement : voix dissidentes, désaccords… Comment la gauche s’est déchirée sur le comportement à adopter vis-à-vis de Michel Barnier

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l'essentiel La gauche, qui s’est réunie sous la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP) pour les élections législatives, se déchire à nouveau. Les questions de censure ou d’une éventuelle participation au gouvernement de Michel Barnier agitent notamment les différents partis politiques. Retour sur les quatre grands points qui divisent la gauche en cette rentrée politique.

Le NFP va-t-il parvenir à rester uni ? Après la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, la gauche expose ses désaccords stratégiques au grand jour. La Fête de l’Humanité, rendez-vous incontournable à gauche, montre bien les différences de stratégie en fonction des partis.

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Discuter avec Michel Barnier, un dilemne

Dans un premier temps, ils n’ont pas adopté le même comportement par rapport au nouveau chef du gouvernement. Le parti socialiste et LFI ont refusé, chacun de leur côté, de rencontrer Michel Barnier, quand le Parti communiste et les Écologistes ont accepté la rencontre, même si, selon Fabien Roussel, ils s’y rendent "sans illusion".

Je me suis entretenue au téléphone avec Michel Barnier mardi.

À son invitation, nous, écologistes, allons le rencontrer après la constitution de son gouvernement.

Et nous n'irons pas les mains vides \u2935\ufe0f pic.twitter.com/cDArpXpxQd

— Marine Tondelier (@marinetondelier) September 13, 2024

La question de la participation au gouvernement

Mais, même entre ses deux partis, il y a désaccord. Pour Marine Tondelier et les Écologistes, la participation à un gouvernement, "cela n’a pas de sens". À l’inverse, Fabien Roussel évoquait, hier, la potentialité d’une participation des communistes à un gouvernement Barnier. "S’il cherche des ministres pour augmenter le smic et les salaires, pour abroger la reformes des retraites, pour augmenter le budget des services publics, nous ne sommes pas sectaires", a lancé, volontairement provocateur, le secrétaire général du Parti communiste.

Motion de censure, un vote obligatoire à gauche ?

Autre sujet de discorde, le vote d’une motion de censure pour tenter de faire tomber le nouveau gouvernement. Si les chances de voir cette motion recueillir une majorité sont quasi inexistantes depuis que le Rassemblement National a décidé de ne pas le faire avant le discours de politique générale qui doit être prononcée à l’Assemblée, la voter reste une opposition symbolique.

Fabien Roussel (PCF) se dit "prêt à ne pas voter la motion de censure" si Michel Barnier annonce "l'abrogation de la réforme des retraites", "la hausse des salaires et leur indexation sur l'inflation", et "investir dans les services publics" pic.twitter.com/0DF0HSsrGE

— BFMTV (@BFMTV) September 13, 2024

L’ensemble du NFP semblait s’accorder à l’idée de voter cette motion. De François Hollande à Jean-Luc Mélenchon en passant par François Ruffin, tout le monde paraissait plébisciter cette idée. Mais, une autre déclaration de Fabien Roussel à la Fête de l’Humanité a de nouveau questionné sur l’unicité de la gauche. Dans la lignée de sa déclaration sur une participation au gouvernement, il se dit "prêt à ne pas voter la motion de censure", si et seulement si, il est question de "l’abrogation de la réforme des retraites", de "la hausse de tous les salaires" et "un budget en hausse pour les services publics" lors du discours de politique générale de Michel Barnier.

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Rupture consommée entre Ruffin et Mélenchon

Enfin, la dernière querelle à gauche est personnelle. Depuis son départ de LFI au moment des élections législatives, François Ruffin n’en finit plus d’acter sa rupture avec Jean-Luc Mélenchon. À l’occasion de sa récente rentrée politique, il a déclaré avoir dû mener une campagne "au faciès" pour décrédibiliser la stratégie de LFI, un argument qui s’est finalement retourné contre lui.

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Celui qui siège désormais au sein du groupe Écologistes à l’Assemblée nationale est attendu ce dimanche 15 septembre à la Fête de l’Humanité pour un débat qui sent déjà la poudre avec Raphaël Arnault, membre de la Jeune Garde et tenant d’une des lignes les plus à gauche du NFP.

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