ENTRETIEN. Stade Toulousain – La Rochelle : "Notre pack mérite peut-être un peu plus de respect…" Thomas Ramos vante la prestation de ses avants

Quel est votre ressenti après cette rencontre où vous avez souffert après avoir longtemps maîtrisé les débats ?

Cela n’a pas été simple parce qu’on ne s’est pas rendu les choses simples. On maîtrise la première mi-temps de A à Z mais on fait un retour de seconde mi-temps catastrophique pendant 15, 20 minutes. Et quand tu laisses une équipe comme ça espérer dans un match que tu as l’occasion de plier, forcément avec les joueurs qu’ils ont, la qualité de leur banc, la qualité de leur jeu, ils reviennent dans le match et passent même devant. Ce qui est bien ce soir (hier), c’est notre réaction. Il n’y a pas eu d’affolement et on a construit nos 24 dernières minutes.

Comment expliquez-vous votre passage à vide après la pause ?

L’entrée du banc rochelais a donné un nouvel élan à son équipe. De notre côté, on était un peu éteints. Pourtant, le fait d’avoir le coup d’envoi, de pouvoir les bloquer chez eux d’entrée, aurait pu nous permettre de continuer à marquer des points. Si on avait marqué en premier, la seconde mi-temps aurait peut-être été différente mais ce n’est pas le cas donc il faut aussi savoir régler ce genre de choses dans le futur.

Comme souvent, vous les avez battus sur leurs points forts en les contrant sur les ballons portés, les mêlées, les rucks et les ballons hauts…

Mais qui a dit que nos points forts n’étaient pas la mêlée, la touche et les rucks ?

On a beaucoup vu ça aujourd’hui…

Parce qu’on a un gros paquet d’avants, tout simplement. Quand on pique les mecs, forcément, ils ont envie de répondre. Je pense. À force d’entendre peut-être qu’ils ne sont pas assez costauds ou quoi… Je peux vous dire que quand vous passez dans le vestiaire à côté de certains, vous n’avez pas envie de les prendre dans le buffet. Honnêtement, je pense que notre pack, peu importe qui est sur le terrain, mérite peut-être un peu plus de respect et ils l’ont prouvé ce soir.

Comment expliquez-vous vos difficultés dans l’alternance après la pause ?

À chaud, c’est dur mais je pense que les Rochelais ont mis une intensité totalement différente en seconde mi-temps. Peut-être qu’on a baissé de vigilance dans ce secteur-là et on a vu que les ballons perdus ou ceux où on a été mis sous pression, c’est à cause de ces rucks qui ont été moins propres qu’en première mi-temps. C’est un peu plus dur du coup de mettre notre jeu en place et de sortir de notre camp. Quand une équipe te met sous pression comme ça, tu commets aussi un peu plus de fautes. Mais ce qui est important, c’est qu’on a su revenir, retourner chez eux, essayer de marquer un essai. On n’y arrive pas et on prend trois points et le fait de repasser devant nous donne un coup de boost.

À quoi attribuez-vous le déchet en début de partie ?

On a mis beaucoup d’engagement dans les 15, 20 premières minutes. C’est facile de dire ça après mais on aurait dû marquer un ou deux essais à ce moment-là. Il y avait beaucoup d’envie en début de match mais on a manqué de précision et de réalisme. Contre des équipes comme La Rochelle, quand tu vas dans leurs cinq mètres et que tu ne marques pas, tu les laisses espérer. On a vu que tous les points étaient bons à prendre, on s’est fait un peu peur mais on est très contents de la victoire.

Ces imprécisions sont-elles liées aux réglages de début de saison ?

Forcément. Après, on est un groupe qui se connaît, il n’y a qu’un seul nouveau, on ne va pas dire qu’on n’a pas l’habitude de jouer ensemble. Ce sont des approximations peut-être dues à beaucoup d’engagement, d’envie et un manque de lucidité.

Vous avez malgré tout un bon matelas à la fin et La Rochelle repart avec zéro points. Cela en dit gros sur votre marge…

Cela en dit gros sur notre première mi-temps déjà car l’écart y est. Après, dire qu’on a de la marge je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’on avait envie de réaliser un bon premier match à domicile face à une très grosse équipe. On sait à quel point ce championnat est dur. C’est dans 24 journées qu’il faudra faire les comptes mais tous les points sont importants. C’est forcément une très bonne chose que La Rochelle reparte avec zéro point de chez nous ce soir, on ne va pas se le cacher.

Avez-vous souvenir d’une deuxième journée avec autant d’intensité ?

Non, non mais pas le choix, forcément. C’était peut-être l’un des matchs les plus engagés de championnat que j’ai joué contre eux. Contre une équipe comme La Rochelle, si on ne met pas l’intensité, qu’on ne s’envoie pas, que ce soit devant ou derrière, ça ne fonctionne pas. Cela montre qu’on a eu une préparation courte mais assez efficace car on a vu qu’on avait su tenir le rythme, Physiquement, on se sent bien et c’est de bon augure.

Et vous êtes déjà seuls leaders…

Ce qui est sûr, c’est qu’on fait un doublé en 2021 et qu’on connaît une année 2022 moyennasse, vraiment, où on galère toute la saison en vivant sur les acquis de la saison d’avant. Je pense qu’on a compris cette année qu’on ne pouvait pas se permettre de faire cela. Tous les points sont importants, on le sait et je le répète mais c’est la vérité. Donc oui on a envie de bien commencer le championnat. Tu ne peux pas te permettre de perdre contre des équipes comme La Rochelle à la maison sinon tu laisses de l’avance à ces clubs-là alors que ce sont des concurrents directs pour une place dans les 6, 4 voire dans les 2 premiers. Tous les matchs vont être costauds. On va à Montpellier et on va recevoir Bordeaux donc on n’a pas le temps de calculer. Mais c’est sûr que c’est un bon démarrage et qu’il faut qu’on s’appuie dessus pour les matchs qui arrivent.