"Il n’avait que 19 ans…" la statue d’un général Saint-Affricain souillée en commémoration de la Commune de Paris

Une cérémonie hommage au général Édouard de Castelnau (1851-1944) a eu lieu mardi 17 septembre au jardin public de Saint-Affrique. Mais, en début de matinée, un descendant de la famille a découvert la statue du général recouverte de peinture rouge, avec l’inscription "1871". Les services municipaux sont intervenus avec une sableuse. La mairie a déposé plainte.

"Comme le rappelait l’ancien ministre Jacques Godfrain, dans la nuit précédant son inauguration prévue le 6 novembre 1960, un acte de vandalisme avait été perpétré sur la statue", raconte Benoît Chenu, historien. "Le chiffre 1871 avait déjà été peint sur le socle. Quel méfait ce général a-t-il bien pu commettre pour susciter une telle constance dans la réprobation de la part des nostalgiques de la Commune de Paris ?"

À 19 ans dans l’armée des Versaillais en 1871

Le général sert alors dans l’armée des Versaillais. "Il n’avait que 19 ans et rien n’atteste qu’il ait participé de près ou de loin à la répression," poursuit l’historien. "Par contre, il est historiquement avéré qu’au cours de cette « semaine sanglante » de mai 1871, il a lui-même empêché que ne se produise un crime de guerre, celui de l’exécution par les Communards d’un otage. À la tête d’un commando qui s’infiltre par les égouts de Paris, le futur général met en fuite le peloton d’exécution qui s’apprêtait à fusiller Edmond de Martimprey, gouverneur des Invalides."

"Au même moment, rue Haxo, plusieurs dizaines de religieux ainsi que des civils n’auront pas cette chance et seront froidement exécutés. Ne pourrait-on pas faire remarquer aux auteurs du vandalisme qui vient de se produire qu’au lieu d’attenter à la mémoire du général de Curières de Castelnau, ils n’ont fait que nous rappeler l’un de ses faits d’armes qui mérite notre respect et notre admiration ?"