Cantonales 2011. Toutes les clés du second tour
Si la gauche sort renforcée du premier tour, il lui faudra compter avec le Front de gauche et les écologistes. L'UMP finit très affaiblie de ces cantonales.
Ce lundi matin, le paysage politique lotois avait quelque chose d'irréel. Une gauche raffermie, une droite en lambeaux. Un front de gauche confirmé et des écologistes confiants. Et pourtant, dans une semaine, le conseil général du Lot pourrait ressembler, comme deux gouttes de cahors, à l'actuel. Certes, les deux Baldy sont en péril. Mais pour le reste, seul Michel Quèbre, un fidèle de Gérard Miquel, semble en danger. L'UMP est en lambeaux. La tactique de ses stratèges, Aurélien Pradié en tête, s'avère un échec complet. En coulisses, certains militants sont désemparés. Seul le jeune Loredo peut se maintenir à Figeac-Ouest.
Les autres ? Au tapis ! Avec des scores quasi historiques. Et, cerise sur le cake, Michel Roumégoux, qui avait déchiré sa carte de l'UMP, réalise un étonnant come-back, à Saint-Géry, où le candidat soutenu par l'UMP n'atteint pas les 7 %. Terrible désaveu pour la droite qui n'a que ses yeux pour pleurer. Un lot de consolation ? Le score moyen de Gérard Miquel, sans doute. Le président sortant espérait secrètement triompher du front anti-Miquel, dès le premier tour. Il ne fait que 38 % mais semble bien placé pour renouveler son bail face à une candidate écologiste assez insaisissable. Pour le reste, le Front de gauche confirme ses régionales et laisse à penser que le rapport de forces à gauche pourrait évoluer lors des prochains scrutins. Quant aux écologistes, ils confirment leur poussée acquise aux régionales. Mais tant le Front de gauche que les EELV échouent dans leur quête : il est peu probable que l'un des leurs teinte la majorité PS/PRG d'une couleur verte ou rouge, dimanche soir.
repères
Le chiffre : 45, 44 %
ABSTENTION > record. La chasse aux abstentionnistes est lancée après un dimanche de bouderie… Même si le Lot reste l'un des départements les plus civiques de France.
« Les 21 % pour le Front de Gauche sont un vote de sympathie, au 2e tour, les électeurs voteront utile ».
Michel Quèbre
Liarsou inquiètera-t-elle Miquel ?
C'était la grosse cote. Gérard Miquel n'a pas été réélu, comme ses collègues présidents de conseils généraux, au premier tour. Reste qu'avec 38 %, le sénateur reste le logique favori d'un second tour qui l'opposera à l'écologiste Evelyne Liarsou qui a damé le pion à une droite divisée et en lambeaux. Avec 16 %, la candidate verte doit faire le plein des voix des 45,81 % des quatre autres candidats (dont le front de gauche) pour espérer l'incroyable exploit : « C'est possible. Je suis la candidate du renouveau ». Quant à Gérard Miquel, il doit faire face à un front de droite qui interpelle. L.B.
Cahors nord ouest
La dynamique est pour Serge Munté
C'est l'un des points très chauds de ce second tour. Un duel à gauche. Enfin normalement. Le socialiste Serge Munté devance de 23 voix le sortant divers gauche, Marc Baldy. La dynamique est clairement en faveur de ce fidèle de Jean-Marc Vayssouze. Injoignable depuis dimanche, Marc Baldy consulte. Lui qui avait dit que tout ou presque se jouerait au premier tour, se retirera-t-il, comme socialistes et communistes le lui conseillent ? Depuis dimanche soir, Marc Baldy a perdu un soutien de poids. Gérard Miquel « roule » désormais pour Serge Munté. Marc Baldy jouera-t-il sa chance à fond ?
Autre inconnue : le report de voix. Où iront les 17 % de l'UMP Ellen Dausse ? Et les 15 % de Gérard Iragnes ? Et les 16,25 % du Vert Michel Gruyer ? « Marc Baldy m'a dit qu'il se retirerait s'il arrivait en seconde position… » Serge Munté, qui a déposé sa candidature, dès hier matin, 8h30, se montre confiant : « Si j'avais été derrière lui, je me serais désisté ». Il est devant.
Cahors nord est
Geneviève Lagarde sans souci
On ne voit pas bien comment la première adjointe PS de Cahors pourrait manquer le coche. Geneviève Lagarde a viré en tête avec un confortable 45,93 % des voix dimanche. Loin derrière, Francesco Testa (Europe Ecologie les Verts) et ses 15,99 %. L'avocate cadurcienne qui a fait la paix avec les radicaux de gauche, peut aussi compter sur quelques abstentionnistes pour assurer le coup.
Quant à Francesco Testa qui se qualifie au second tour à la faveur de deux voix de plus que le communiste Serge Laybros, il doit faire le plein des voix communistes, du chevènementiste Philippe Montagne et même du divers droite Kamal Sarkis, pour espérer renverser la tendance. Dur : « Il va falloir rassembler. Ce sera difficile mais j'y crois », disait-il hier.
Quant à Geneviève Lagarde, elle continuera de battre la campagne avant de savourer une victoire qui lui tend les bras.L.B.
Figeac ouest
Mellinger face au benjamin
Ce sera un duel PS/UMP sur Figeac-Ouest. Donné favori, André Mellinger a enregistré 47.17 % des voix au 1er tour. Si ce 2e dimanche d'élections, s'annonce sans grande surprise, le candidat socialiste se veut prudent. « La gauche a progressé très fortement par rapport aux cantonales de 2004, avec 80 % des votes, et une poussée du Front de Gauche (16.59 %) et d'Europe -Ecologie les Verts (14.42 %). À nous de nous unir, pour barrer le chemin à la droite ». La balle est dans le camp d'Anne Laporterie et d'Antoine Soto. Ce dernier ne donnera aucune consigne de vote : « Nous gardons notre indépendance ».
Pour le candidat de droite, benjamin de ces élections, qui totalise 21.82 %, c'est un appel à mobilisation des électeurs qui est lancé cette semaine. « Je me réjouis, dit Antoine Loredo, de voir le vice-président du conseil général en ballottage. Cela met en avant le vœu de la population de renouveler l'assemblée départementale. Le fatalisme n'existe pas, les choses peuvent changer ». Lae. B.
Souillac
Lestrade-Mouraud :duel chaud
Comme en 2004, le deuxième tour voit un duel André Lestrade (SE Majorité départementale) contre Philippe Mouraud (PS). En 2004, 27 voix les séparaient et ils avoisinaient chacun 40 %. Cette fois, avec le même nombre de candidats, 103 voix les séparent. Avantage au sortant, satisfait : A. Lestrade 33,80 %, Ph. Mouraud 30,86 %. Et ce, malgré la présence d'un candidat soutenu par l'UMP. Le nouveau jeu électoral empêche la qualification du DVD A. Delvert. Très déçu, il ne donne pas de consigne de vote. Les scores des candidats écologiste et Front de gauche progressent : 8,76 % à F. Thomas (contre 6,17 % en 2004) et 7,56 % à B. Hutin (5,81 % en 2004). Tous deux appellent à faire barrage à Lestrade en votant Mouraud. Ces reports semblent insuffisants à Ph. Mouraud si les voix de droite se portaient sur A. Lestrade, ce qui est incertain après son ralliement à la majorité départementale. Outre le jeu des soutiens, les deux adversaires poussent les feux et veulent séduire les abstentionnistes : 38,67 % (25,56 % en 2004). Deux réunions publiques sont prévues au palais des congrès de Souillac : A. Lestrade, mercredi à 20h30 ; Ph. Mouraud jeudi à 20h30.B.-H.S.P
Saint-Géry
Duel ou triangulaire, rien n'est décidé
Ce second tour sur le canton de Saint-Géry est loin d'être joué d'avance. À droite, Michel Roumegoux qui est arrivé en tête dimanche, veut enfoncer le clou. « Les discussions d'appareil, les combinaisons ne m'intéressent pas ». L'ex-UMP va continuer à développer ses thèmes favoris : la lutte contre une « métropolisation » et le risque de désert rural : « Il faut aménager le canton et non le déménager ». À gauche, le sortant, Michel Quèbre (PS) ne changera pas non plus de discours entre les 2 tours : « L'avenir de la vallée, c'est historiquement et géographiquement Cahors ». Une triangulaire ne le dérangerait pas : « Roumégoux a fait le plein des voix ». Lui pense pouvoir compter sur un potentiel de voix à gauche et sur le réflexe du vote utile. Alors seront-ils trois ou deux candidats ? Pierre Dufour (Front de Gauche) hier était toujours en course, satisfait de ses résultats : « On y a travaillé, c'est un engagement depuis des années ».
Luzech
J-C. Baldy se maintient
« Je me maintiens ». Jean-Claude Baldy conseiller sortant PRG, devancé par le divers gauche Marc Gastal au soir du premier tour, ne s'avoue pas vaincu. Hier, il indiquait qu'il serait a priori au second tour pour un duel inédit gauche-gauche. « J'ai reçu beaucoup de soutiens, je ne peux pas les abandonner » assure un Jean-Claude Baldy plutôt pugnace : « Il y a eu une campagne très démagogique où j'étais à l'origine de tout, des fermetures d'école, des problèmes d'intercommunalité ».
Marc Gastal a déposé sa candidature en préfecture pour le second tour dès hier matin : « Nous avons réalisé un premier tour très porteur, il nous faut maintenant conclure ». Le maire de Parnac parle d'une dynamique enclenchée. : « Nous avons des soutiens locaux bien ancrés, maires, adjoints, anciens maires ». La présence ou pas du sortant dimanche face à lui, ne semble guère le préoccuper : « Avec ma remplaçante, nous poursuivons notre campagne comme nous le faisons depuis le début. C'est, déjà, beaucoup de travail ».
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?