Nouveau gouvernement : Barnier, LR et Macron… que de temps perdu !
GÂCHIS. Ce qui devait arriver arriva : le camp macroniste s’apprête à gouverner avec la droite républicaine. Une alliance défensive entre deux familles en déclin, coupables d’avoir échoué, il y a deux ans et demi, à conclure un mariage de raison.
En politique, il faut toujours avoir un œil dans le rétro. Le vendredi 13 mai 2022, Catherine Vautrin est nommée officieusement Première ministre par Emmanuel Macron. Le lendemain, l’ancienne ministre de Jacques Chirac rencontre Jean Castex, Premier ministre sortant et ancien directeur de cabinet de Xavier Bertrand sous Jacques Chirac. Une passation de pouvoir officieuse entre anciens de l’UMP. Dans quelques jours, Catherine Vautrin, officiellement nommée, composera un gouvernement reposant sur un pacte de gouvernement entre la majorité présidentielle (245 députés) et les LR (61 députés).
Avec l’appui de Nicolas Sarkozy, dont l’influence reste décisive sur une famille politique éreintée à l’issue du naufrage de Valérie Pécresse, les Républicains, miraculés des législatives, ont chèrement monnayé leur entrée dans la majorité. Catherine Vautrin à Matignon, Bercy et l’Intérieur promis à Xavier Bertrand et Bruno Retailleau. Avec un programme de réformes concerté : les retraites, l’immigration, le durcissement de la justice des mineurs. Le second quinquennat d’Emmanuel Macron peut se poursuivre dans une forme de continuité du premier mandat, consolidant « le bloc central » du centre gauche à la droite républicaine.
Tour de force du nouvel attelage, François Rebsamen, maire ex-PS de Dijon, accepte de rejoindre le gouvernement, en charge des collectivités locales et de la décentralisation. Michel Barnier sera nommé au ministère de la transition écologique, de l’agriculture et de la ruralité, rapprochant de façon audacieuse deux mondes qui jusqu’ici nourrissaient une défiance stérile. Ultra-populaire parmi les sympathisants écologistes, Barnier a le profil pour incarner une nouvelle voie conciliant conservatisme et réformisme.
Rien de tout cela n’est arrivé, mais tout cela aurait dû arriver
Rien de tout cela n’est arrivé, mais tout cela aurait dû arriver. Emmanuel Macron, sur ces trois jours qui ont conditionné l’agonie de son second mandat, ne s’est jamais expliqué. L’imprévisible, le transgressif, l’esprit libre, le « plus fort » avait pourtant tranché. Engageant sa parole auprès de Catherine Vautrin, encourageant la transmission avec Jean Castex.
L’Histoire raconte que Christophe Castaner, battu aux législatives à Forcalquier, et Richard Ferrand, tombé en disgrâce, ont sonné l’alerte au cours de ce week-end de mai 2022 pour faire pression sur la décision du Président de la République. Eux les premiers marcheurs ralliés à Emmanuel Macron, ex-socialistes en perdition raccrochés au train de la victoire de 2017, auraient ainsi, dans un dernier effort, mobilisé le camp du Président pour le convaincre de ne pas s’en remettre aux ennemis de l’ancien monde. Pour quelle raison ? Péché d’orgueil ? N’être pas seuls dans la défaite ? Faire montre de leur capacité de nuisance pour mieux préserver leur pouvoir d’influence ? Élisabeth Borne, Première ministre techno, issue de la gauche, est nommée à Matignon contre toute logique politique, portant en elle la déroute des retraites et de la loi immigration.
Deux ans et demi plus tard, à l’issue d’une dissolution kamikaze et de législatives actant la montée des extrêmes et l’affaiblissement du bloc central, contraints et forcés, Emmanuel Macron et les Républicains se retrouvent embarqués sur un bien frêle esquif à la merci du souffle tempétueux de Marine Le Pen. Non pas pour réformer le pays, mais pour naviguer à vue dans une longue traversée.
La politique se réduit parfois à une navrante représentation théâtrale, dans laquelle le texte est mauvais et l’interprétation poussive. Si ce n’était que du théâtre, on en serait quitte pour une soirée gâchée et bien vite oubliée. Quand c’est la vie du pays et la gouvernance des Français qui en dépend, il y a de bonnes raisons d’en être affecté et de renvoyer la troupe à sa médiocrité.
Nouveau gouvernement : Barnier, LR et Macron… que de temps perdu !
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