Pyrénées-Orientales : six cigognes meurent électrocutées en pleine migration, la LPO ouvre une enquête

Comme le prouvent des images de vidéosurveillance, les oiseaux tombent en plein vol alors qu’ils s’approchent d’un pylône électrique.

Des cigognes ont été retrouvées mortes au pied d'un pylône électrique dans les Pyrénées-Orientales. LPO 66
Des cigognes ont été retrouvées mortes au pied d'un pylône électrique dans les Pyrénées-Orientales. LPO 66

    En 24 ans d’observation des oiseaux, il n’avait jamais vu ça. « C’est un véritable cimetière de cigognes », déplore, au Parisien, Rossano Pupilto, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux des Pyrénées-Orientales (LPO 66). Comme le dévoilent nos confrères du quotidien régional l’Indépendant, plusieurs cigognes ont été retrouvées mortes au pied de poteaux électriques situés dans la commune de Pollestres, au sud de Perpignan.

    Au total, six cadavres ont été retrouvés au pied ou à proximité d’un poteau électrique d’une ligne de 63 000 volts. Rossano Pupilto a été averti par un riverain de la présence de plusieurs volatiles tombés au sol. « On voit passer toutes les migrations et, depuis quelques jours, on peut voir des groupes de cigognes passer. Elles sont parfois 200 à 250 », raconte ce passionné.

    Dépêché sur place, il a retrouvé les cadavres. « Grâce à un voisin arboriculteur qui a des caméras de vidéosurveillance, on peut voir qu’elles tombent raides mortes après s’être visiblement approchées d’un poteau à 20h41. On les voit tomber à pic », nous raconte-t-il.

    Des microcoupures de courant

    Alors qu’un agent de l’Office français de la biodiversité (OFB) est venu pour récupérer les corps des oiseaux, la LPO annonce qu’elle va ouvrir une enquête et solliciter l’exploitant du réseau électrique. « Nous allons demander la mise en protection de ce pylône », précise la LPO.



    « D’ailleurs, j’ai déjà pu échanger avec des techniciens de RTE qui étaient présents sur place ce lundi matin. Ils sont venus car ils avaient vu des microcoupures sur le réseau et enquêtaient pour voir ce qui se passait », poursuit le président de la LPO 66.

    Selon lui, les oiseaux sont habitués à se poser sur ces pylônes et cette électrocution est « anormale ». « Est-ce un matériel abîmé, défaillant, qui laisse passer du courant… En conséquence, si jamais le bout de l’aile de ces oiseaux touche un fil ou deux fils, elles sont électrocutées », rappelle-t-il. Et de rappeler que la LPO milite pour l’enfouissement des lignes.