Près de Perpignan : "Du jamais vu", les cadavres de six cigognes électrocutées retrouvés ce lundi
"C'est dramatique", commente le président de la Ligue de Protection des Oiseaux des Pyrénées-Orientales (LPO 66), qui a ramassé ce lundi 14 août 2023 au matin, sur la commune de Pollestres, les cadavres de six cigognes blanches électrocutées.
En pleine période migratoire, alors que les cigognes quittent les pays du nord pour rejoindre les régions du sud à partir des premiers jours d'août, bon nombre font une halte sur notre littoral, pour le plus grand plaisir des observateurs de la faune. "Parfois même, elles y restent", salue Rossano Pupilto, le président de la LPO 66. Cette fois, six d'entre elles n'iront pas plus loin. Alerté par un promeneur qui les a découverts ce lundi matin, l'ami des oiseaux s'est rendu aussitôt sur place en compagnie d'agents de l'Office Français de la Biodiversité. "Sur place"... c'est au bord d'un chemin de traverse reliant Pollestres à Villeneuve-de-la-Raho, dans le secteur de la Devèze. "Nous avons trouvé un oiseau mort au pied d'un poteau, puis quatre autres cigognes blanches un peu plus loin et une dernière au pied d'un autre poteau. Six d'un coup, c'est énorme", se désole Rossano Pulpito. Les images vidéo des caméras de surveillance qui longent le champ d'abricotiers voisin, appartenant à Jean-Michel Farine, ne laissent planer aucun doute sur les circonstances. "On les voit tournoyer avant de se poser sur des poteaux. Elles étaient 30 ou 40, estime Rossano Pulpito. Plusieurs sont foudroyées sur place et s'écroulent." Les images datent de dimanche à 20 h 40. C'est l'heure où elles se trouvent un abri pour la nuit. L'une d'elles au moins, selon les premières constatations, serait morte seulement dans la matinée. La présence de boue fraîche sur ses pattes semble en attester. Sur une autre, des traces de brûlures sont visibles.
Au même moment, ce lundi matin, le groupe LPO et OFB ont croisé sur les lieux des promeneurs et riverains, mais également une équipe de RTE, en quête visiblement "d'un incident sur un poteau ayant provoqué des microcoupures", selon le président de la Ligue de Protection des Oiseaux.
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L'effet de groupe ?
Le spécialiste en ornithologie est saisi d'effroi devant un tel spectacle. Lui qui la semaine précédente s'était délecté d'observer 250 à 300 cigognes sur le secteur de Cases-de-Pène, Espira-de-l'Agly. "D'habitude, on en trouve une ou deux mortes par-ci par-là, mais un tel nombre, c'est du jamais vu. C'est dramatique." Il imagine que l'effet de groupe a pu jouer en leur défaveur et explique que les oiseaux peuvent sans risque se poser sur un fil électrique en hauteur. Mais "il suffit qu'au moment où ils se posent, une aile touche également le fil et ça fait contact", décrypte-t-il.
Les cadavres ont été aussitôt ramassés. "Aucun n'était bagué", a constaté la LPO, qui prépare un rapport à destination de sa direction nationale, ainsi qu'à RTE. L'association souhaite déclencher une enquête sur la dangerosité du site afin qu'une protection puisse être mise en place rapidement sur cette ligne à 63 000 volts.
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