« Toute la ville sent le caca » : pourquoi Le Cap, en Afrique du Sud, a été envahi par une odeur nauséabonde

Les autorités du Cap ont ouvert une enquête lundi 19 février après qu’une odeur nauséabonde a envahi toute la ville sud-africaine.

L'odeur provenait d'un navire transportant 19 000 bovins, amarré dans le port du Cap, dans des conditions abominables. Reuters/Esa Alexander
L'odeur provenait d'un navire transportant 19 000 bovins, amarré dans le port du Cap, dans des conditions abominables. Reuters/Esa Alexander

    C’est au milieu d’une odeur écœurante que les habitants du Cap ont débuté leur journée du lundi 19 février. Dès le réveil, nombre d’entre eux se sont plaints d’effluves insupportables sur les réseaux sociaux, la comparant à des odeurs de déjections.

    « Ça sent littéralement la merde », s’est plaint sur TikTok Sibongile Mafu, journaliste pour une radio locale. Même ressenti pour Lyle Lackay, qui indique à ses quelque 18 000 abonnés que « toute la ville sent le caca ».

    Dans la journée, les autorités locales ont ouvert une enquête pour déterminer la provenance de cette odeur. Elles ont d’abord inspecté les installations d’égouts, à la recherche de fuites, et une équipe de santé environnementale a été déployée avant que la source de l’odeur ne soit découverte : un bateau. Amarré dans le port de la ville depuis la veille au soir, le navire transportait 19 000 bovins vivants.

    Reuters/ Esa Alexander
    Reuters/ Esa Alexander

    Huit vaches euthanasiées, d’autres retrouvées mortes

    La NSPCA, la plus grosse association pour le bien-être animal en Afrique du Sud, a déclaré avoir reçu une alerte selon laquelle un navire appelé « Al Koweït », reliant le Brésil à l’Irak, devait s’arrêter sur le port du Cap afin de charger de la nourriture pour les animaux. Après avoir réalisé une inspection à bord et découvert les conditions exécrables dans lesquelles les bovins sont transportés, les vétérinaires de l’association ont dû euthanasier huit vaches pour soulager leur souffrance, et d’autres ont été retrouvées mortes au milieu de leurs excréments.

    « L’odeur est absolument épouvantable, vous pouvez donc imaginer ce que ces animaux doivent vivre, et ils doivent encore endurer de longues périodes en mer jusqu’à leur destination finale. Nous sommes formellement opposés au transport d’animaux vivants par la mer », indique la NSPCA. « Ils n’ont pas à endurer tout cela », ajoute l’organisation.

    « Navire de la mort »

    Sur Instagram, l’antenne captonienne de l’association a publié photos de l’intérieur de ce « navire de la mort » et dénoncé de « conditions horribles endurées par les animaux destinés à l’exportation vivante ». Elle souligne que cette pratique « expose les animaux à des niveaux dangereux d’ammoniac, de mer agitée, de stress thermique extrême, de blessures, de saleté, d’épuisement et même de mort », en ajoutant que « la maladie peut se propager rapidement. »

    « Cet incident nous rappelle brutalement que l’exportation d’animaux vivants par voie maritime est une pratique horrible et dépassée qui inflige des souffrances inutiles aux êtres sensibles. Cela souligne la nécessité urgente d’une réforme législative et d’une prise de conscience mondiale accrue pour mettre fin une bonne fois pour toutes à cette cruauté » a indiqué la NSPCA dans un communiqué, accompagné d’une vidéo d’horreur des bovins à bord.

    Après avoir été inspecté pendant deux jours, le navire parti du Brésil le 10 février a pu quitter le port du Cap mardi 20 février, dans de bien meilleures conditions qu’il ne l’avait rejoint.