« Ce témoin possède la clé de la mort de Magalie »

Eric Méjean, père de la victime

« Ce témoin possède la clé de la mort de Magalie »

    C'est sans doute un tournant capital dans l'enquête sur la mort de Magalie Méjean, 28 ans, cette randonneuse originaire de Caen (Calvados) disparue le 17 décembre 2013 à la Martinique. Son corps avait été retrouvé au creux d'un sentier de la bananeraie Chalvet cinq semaines après.

    L'élément nouveau, c'est une lettre anonyme contenant des informations « précises et circonstanciées » déposée le 31 décembre dans la boîte aux lettres de la gendarmerie de la commune de Basse-Pointe, selon le parquet de Fort-de-France.

    Les parents de Magalie implorent ce témoin de contacter la justice, espoir partagé par le juge d'instruction qui avait relancé l'affaire via un appel à témoins fin décembre, deux ans jour pour jour après la disparition.

    « Nous avons toujours su que quelqu'un savait quelque chose sur les circonstances de la mort de Magalie. Là où notre fille a disparu, ce n'est pas un endroit isolé. Une route fréquentée passe à proximité. Le chemin est parcouru par de nombreux visiteurs. Je supplie ce témoin de se manifester auprès de la justice ou de nous-mêmes. Qu'il pense à ce que des parents peuvent ressentir quand leur enfant disparaît », confie, très émue, Patricia Méjean, 58 ans, la mère de Magalie, jeune femme athlétique qui suivait les traces de son père pour devenir un soldat du feu dans le corps des officiers. La jeune femme était en vacances chez une amie et devait rentrer en métropole dans les jours suivants avant de rejoindre son affectation.

    Un témoignage sous X possible

    « Nous n'avons jamais cru à la théorie de l'accident. Et nous serions très étonnés que celui qui a fait cela ait été seul. Il y a sans doute plusieurs mis en cause. Oui, ce témoin doit parler. Il possède la clé de la mort de notre fille », assure de son côté Eric Méjean, qui a mobilisé le solide réseau d'influence des pompiers de la Martinique pour lui venir en aide. Magalie Méjean avait été retrouvée au fond d'une ravine, le corps fracassé par plusieurs fractures et les vêtements dispersés. Mais l'autopsie, en raison de la découverte tardive du corps, n'a pu confirmer complètement l'hypothèse de l'agression sexuelle.

    « Cette lettre contient des informations qui présentent un intérêt certain pour cette enquête », prévient le procureur Eric Corbaux, qui refuse toutefois d'en dévoiler le contenu. Mais le magistrat demande surtout avec insistance à ce que l'auteur « participe à la manifestation de la vérit?. Il lui assure qu'il peut témoigner anonymement sous X comme la loi le prévoit en rencontrant les gendarmes ou le juge d'instruction, Sébastien Colombet.

    « Le dossier n'a jamais été perdu de vue. Les actes d'enquête n'ont jamais manqué pour continuer à progresser », certifie la gendarmerie, qui se porte garante de la sécurité de l'auteur de la missive susceptible d'accélérer les investigations. Voire de faire éclater la vérité.