Des renforts à La Courneuve après les tirs contre la police

Après des tirs d'armes lourdes contre des forces de l'ordre en Seine-Saint-Denis dans la nuit de samedi à dimanche, des renforts policiers ont été déployés sur place.

Des renforts à La Courneuve après les tirs contre la police

    Une étape vient d'être franchie dans le face-à-face qui oppose, en Seine-Saint-Denis, policiers et jeunes des cités. Dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu'ils convoyaient dans un fourgon deux jeunes gardés à vue, quatre fonctionnaires du commissariat de La Courneuve ont essuyé une rafale provenant d'un fusil-mitrailleur « de type kalachnikov » avant de riposter. L'un des jeunes s'est enfui, mais a été rattrapé. Les tirs n'ont pas fait de blessé.

    L'hypothèse du trafic de stupéfiants

    Dans cette échauffourée que les policiers qualifient de « guet-apens », c'est surtout la nature de l'arme utilisée qui inquiète. « C'est la première fois que je vois utiliser ce calibre dans des violences urbaines », a affirmé hier Jean-François Herdhuin, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de Seine-Saint-Denis, qui évoque « un contexte probable de trafic de stupéfiants où on brasse vraisemblablement beaucoup d'argent ».

    Alors que les conditions de l'échange de coups de feu « restent à déterminer avec précision », selon une source policière, la réponse du ministère de l'Intérieur n'a pas tardé. Elle s'annonce musclée. Outre « des renforts venant de Paris ainsi qu'une compagnie de CRS supplémentaire », le DDSP prévoit la mise en place, notamment dans le quartier des 4000, de « patrouilles renforcées très dissuasives, avec fusils à pompe et pistolets-mitrailleurs ». « La police sera très offensive », met-il en garde, en affirmant « une volonté de ne pas aggraver la situation et d'agir avec discernement ». Lors de fouilles, hier, les policiers ont trouvé 10 kg de cannabis et une vingtaine de téléphones portables.

    En juin 2005, après la mort accidentelle d'un enfant, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avait promis de le « nettoyer au Kärcher ». Une logique du rapport de force réactivée par les récents événements. Michèle Alliot-Marie, l'actuelle ministre de l'Intérieur, rencontrera les policiers qui ont essuyé les tirs, à Bobigny, aujourd'hui.