L'ombre des blocus plane sur l'examen

L'ombre des blocus plane sur l'examen

    Le lycée Mozart du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) a été l'un des plus mobilisés en région parisienne contre la loi Travail. Depuis le début du mouvement, le 9 mars, les élèves se sont associés pacifiquement à chaque manifestation, jusqu'à jeudi dernier où, à l'initiative des 1re, les élèves ont organisé un barrage filtrant devant les grilles blanches. « Ça m'a d'abord énervée, de voir encore un blocus à trois semaines du bac, mais on a vite pu entrer en cours, il y a du respect », note Sabera. « De toute façon, ce ne sont pas quelques journées de cours perdues qui changent la donne pour nos résultats », pense Abdoulaye, qui participe activement au mouvement et à la vie de son lycée. Pour lui, examen et engagement ne sont pas incompatibles : « C'est même l'inverse ! Il est prouvé que les élèves engagés ont de meilleurs résultats scolaires », jure-t-il.

    Reste que le nombre d'heures de classe perdues a par endroit ralenti la progression des cours, « d'autant plus que les actions étaient toujours prévues le même jour, les jeudis ou les mardis : certaines matières ont plus pâti que d'autres », relève Philippe Tournier, le secrétaire général du syndicat national des chefs d'établissements (SNPDEN). Selon lui, dans les lycées les plus bloqués, on a perdu cette année jusqu'à 10 % des heures de cours du troisième trimestre.