La fessée atteint le cerveau

 La fessée atteint le cerveau

    Les claques sur le derrière ne donnent pas que les fesses rouges. Au-delà de la douleur qu'elle procure lorsqu'elle est prodiguée par les parents pour punir leurs enfants, la fessée peut aussi provoquer des troubles mentaux, selon une étude publiée hier dans la revue américaine « Pediatrics ». Voilà en tout cas qui va donner du grain à moudre aux anti fessées qui réclament son interdiction en France, alors que 32 pays dans le monde l'ont déjà votée comme l'Espagne, le Portugal, l'Allemagne, les Pays-Bas ou encore l'Autriche. Menée par des chercheurs canadiens sur 653 adultes, cette enquête avait pour but d'analyser l'effet des fessées et châtiments corporels légers sur des problèmes psychologiques, en excluant les sévices sévères ou de nature sexuelle.

    Risques de pathologie mentale

    Les résultats montrent que les enfants ayant reçu des coups ont entre 2% et 7% de risques supplémentaires de présenter à l'âge adulte des pathologies mentales telles que des troubles sévères de la personnalité ou des problèmes d'addiction à la drogue et l'alcool. « Il y a un lien significatif entre les deux », affirme Tracie Afifi, du Department of Community Health Sciences at the University of Manitoba au Canada, l'un des auteurs de l'étude. Des recherches avaient déjà démontré que les enfants victimes de châtiments corporels souffraient davantage de désordres mentaux une fois adultes, mais elles n'avaient étudié que des personnes ayant reçu des sévices sévères. C'est donc la première fois que l'impact de la petite claque sur les fesses est mesuré.

    Toutefois, certains défenseurs de la fessée â?? lorsqu'elle utilisée pour venir en aide à des préceptes éducatifs non basés sur les châtiments corporels â?? critiquent la méthodologie de cette nouvelle étude. Celle-ci est en effet basée sur les souvenirs d'adultes ayant reçu des fessées durant l'enfance.