Attentats de Bruxelles : le frère de Najim Laachraoui sort du silence

LE FAIT DU JOUR. International belge de taekwondo, Mourad Laachraoui dit ne plus avoir eu de nouvelles de son frère aîné depuis 2013. 

Najim Laachraoui, un des kamikazes de l'aéroport de Zaventem.   
Najim Laachraoui, un des kamikazes de l'aéroport de Zaventem.   (Belgian Federal Police)

    Dans la petite salle de la Fédération belge de taekwondo, les règles de l'affrontement tranchaient jeudi soir avec celles pratiquées d'ordinaire : « Pas de visage non flouté, ni de voix non maquillée », prévient d'emblée M

    Philippe Culot, l'avocat de Mourad Laachraoui. Une consigne finalement non respectée.

    A 20 ans, le jeune homme représente les couleurs de la Belgique dans les compétitions internationales de sa discipline. Pas suffisant pour faire face au feu roulant des questions qui se posent après la découverte de l'identité de l'un des kamikazes de l'aéroport de Zaventem : Najim Laachraoui, son grand frère, dont le décès n'est pas officiel mais qui apparaît poussant un chariot sur les bandes de vidéosurveillance du hall de départ. Sous la fausse identité de Soufiane Kayal, il est également soupçonné d'avoir été l'artificier de la cellule terroriste qui a frappé Paris et Bruxelles.

    Même visage en lame de couteau, même petit bouc soigneusement taillé : la ressemblance physique est évidente. C'est la seule. De son aîné, Mourad Laachraoui dit ne plus avoir de nouvelles depuis 2013 et son départ vers la Syrie. Du basculement de ce bachelier en électronique dans la mouvance djihadiste, Mourad dit également ne rien savoir. A peine évoque-t-il « une famille pratiquante ». « Bien sûr que je me la pose cette question, mais je ne suis pas psychologue, élude Mourad, apparaissant à la fois tendu, agacé et mal à l'aise. Mais n'oubliez pas qu'il n'est pas le seul à être parti. 200 autres de la région de Bruxelles sont là-bas. »

    «Je continuerai de me battre pour la Belgique»

    De ce frère devenu fantôme, l'athlète explique avoir cherché à prendre des nouvelles. « Mais même sur Facebook, je ne le retrouvais plus... » Le dernier contact, c'est Najim qui l'a établi, via un coup de téléphone depuis la Turquie ou la Syrie. Depuis, plus rien. « A l'époque, on a prévenu la police, se souvient Mourad. En décembre dernier, ils sont venus nous voir, mais depuis, je ne les ai pas revus. »

    De son frère, il se souvient d'un « garçon gentil », qui pratiquait également le taekwondo. « Après, il était plus grand que moi. Je ne connaissais pas ses fréquentations, ni des gens comme Abaaoud ou Abdeslam. » « Profondément attristé et touché » par ce qui s'est passé, Mourad Laachraoui assure vouloir « tourner la page » et poursuivre sa carrière. « Je me bats, je me suis toujours battu et je continuerai à me battre pour la Belgique. »