Les chouettes nicheront sur les pylônes électriques

Méré, le 25 mai. Jean-Louis Muscagorry (à g.), délégué régional de Réseau de transport d’électricité (RTE) Ile-de-France et Dominique Robert, président de l’association Atena 78 devant le nichoir posé sur un pylône pour les chouettes chevêche.
Méré, le 25 mai. Jean-Louis Muscagorry (à g.), délégué régional de Réseau de transport d’électricité (RTE) Ile-de-France et Dominique Robert, président de l’association Atena 78 devant le nichoir posé sur un pylône pour les chouettes chevêche. (LP/L.Mt.)

    Elle est petite, pas plus de 22 cm de haut, pèse tout juste 170 g. C'est une prédatrice de haut vol mais cela ne l'empêche pas d'être classée comme « espèce en difficulté ». Heureusement pour elle, la chouette chevêche a ses défenseurs, et pas forcément là où on les attend.

    L'association Atena 78 (association Terroir et nature des Yvelines), qui se bat depuis vingt ans pour protéger ce rapace, vient de trouver un allié pour le moins original en Réseau de transport d'électricité (RTE). Ce dernier a proposé de laisser à disposition 20 pylônes afin que l'association y installe des nichoirs de sa fabrication, à Méré, mais également à Flacourt, Bréval, Longnes, Jumeauville, Boinville-en-Mantois, Mézières, Neauphlette et Marcq. « On ne peut pas être gestionnaire d'un réseau qui traverse des espaces naturels sans être préoccupé par la biodiversité, explique Jean-Louis Muscagorry, directeur régional de RTE. On espère maintenant voir ces chouettes occuper ces nichoirs au plus vite. »

    100 à 150 naissances par an

    Un animal qui se « porte bien grâce à notre action », selon Dominique Robert, président d'Atena 78, mais dont les effectifs restent « petits et très fragiles. » « La chouette chevêche a besoin d'un milieu ouvert, elle ne vit pas en forêt, poursuit le président. Elle aime se nicher en bordure des villages mais l'extension des lotissements les repousse de plus en plus. Elle aime aussi les fermes isolées mais il y en a de moins en moins. Ces nichoirs vont permettre une meilleure dispersion et un désenclavement des noyaux de population. » Le tout grâce à un dispositif qui ne « pose aucun problème de sécurité », souligne Florent Rivoire, directeur de RTE 78, dont les équipes ont assuré la pose des nids et en suivront la maintenance.

    Atena 78 a recensé 60 couples nicheurs en 2015, se partageant 340 nichoirs répartis sur 80 communes du nord-ouest du département. 100 à 150 jeunes rapaces naissent chaque année. « On est un peu le bastion de l'espèce en Ile-de-France », se réjouit Dominique Robert.