Les Français sont passés à côté

Les Français sont passés à côté

    L'Irlande aurait-elle mérité de se qualifier ?

    OUI. Au bout du quatrième rush irlandais en vingt-cinq minutes, la défense farnçaise a craqué, comme elle avait failli céder lors des trois premiers. Une ouverture de score logique donc. Et que dire de l'action gâchée par O'Shea (47e), seul au second poteau, de Duff (60e) seul face à Lloris ou encore Keane au dribble trop long devant un but vide (73e)? L'Irlande aurait dû mener 2 ou 3-0 sans problème et gagner son billet bien avant les prolongations. Les Bleus n'ont pas su gérer leur avance du match aller, hésitant entre attaquer ou défendre. Pis, ils ont perdu l'essentiel des duels, abandonnant le milieu. Même si les Irlandais ont bien joué le coup, les hommes de Domenech sont passés complètement à côté, avant d'être sauvé par William Gallas. Sur l'ensemble des deux rencontres, la France ne méritait pas d'aller au Mondial même si à aucune minute de la double confrontation elle n'a été éliminée de la qualification. Domenech est béni.

    Le public français a-t-il encouragé les Bleus après le but irlandais ?

    NON PUIS OUI. Bruyants uniquement par moments avant le but irlandais, les supporteurs français ont d'abord accusé le coup, laissant les chants adverses envahir le Stade de France. Ils n'ont pas repris leurs encouragements, même sporadiques. A la pause, ils ont copieusement sifflé les Bleus. Après un tir raté de Gignac (50e), ils ont retrouvé de la voix, murmurant à chaque remontée de balle française. Devant l'imminence du drame, le public tricolore s'est mis à pousser à l'heure de jeu, jusqu'à se déchaîner lors des prolongations.

    Raymond Domenech a-t-il effectué un bon coaching pendant le match ?

    NON. Certes, il n'a pas attendu l'heure de jeu pour sortir Gignac, absolument pathétique. Govou, qui a fait du bien, est entré à droite de l'animation offensive, décalant Anelka en pointe. En revanche, Domenech n'a jamais envoyé Benzema s'échauffer, laissant Rémy, Malouda et Sissoko trottiner. Se priver de Benzema est un non-sens, ne pas lui demander de se préparer relève de la faute. Parce qu'il aurait pu permettre aux Bleus de passer en 4-4-2 et parce que c'est un buteur né. Domenech a failli mourir avec sa frilosité légendaire.