Merkel écrase la gauche

Berlin (Allemagne)  

Merkel écrase la gauche

    Considéré comme le grand test avant les élections législatives, le scrutin de dimanche a enterré un peu plus les espoirs de la gauche allemande de reprendre les rênes du pouvoir à Berlin en septembre. Avec environ 21 %, la gauche traditionnelle a atteint en effet son plus bas niveau historique. Le parti social-démocrate de l'ancien chancelier Gerhard Schröder perd encore un demi-point par rapport aux européennes de 2004, un scrutin qui avait été déjà considéré à l'époque comme la grande sanction des réformes Schröder. Le candidat du SPD à la chancellerie, Frank-Walter Steinmeier, vice-chancelier d'Angela Merkel et ministre des Affaires étrangères, n'arrive pas à mobiliser son électorat avec des thèmes le distinguant des conservateurs. Il reste à l'ombre de la chancelière avec laquelle il partage le pouvoir dans la « grande coalition ».

    Ses chances de former une coalition à Berlin avec les Verts s'amenuisent. Le SPD, qui refuse toute alliance avec la gauche radicale (Die Linke), ne pourra pas compter sur les performances des écologistes dont les résultats se stabilisent aux alentours de 12 %.

    Les libéraux renforcés

    Fort dépités, les sociaux-démocrates faisaient valoir hier soir que ces européennes n'étaient pas un test à grandeur réelle en raison de la faible participation (42 %), en léger recul par rapport à 2004. Enfin, la crise n'a pas profité à la gauche protestataire (Die Linke) stable à 7,5 %. Elle renforce le camp des libéraux. Le FDP, qui a toujours prôné une politique néolibérale, obtient 11 % des voix, soit près de 4 points de plus qu'en 2004. Ce parti devient le partenaire favori d'Angela Merkel pour former la prochaine coalition. En recul de cinq points à 39 %, le camp de Merkel est donc bien parti pour former une alliance avec les libéraux pour gouverner sans les sociaux-démocrates en septembre.