Mike Horn, seul dans le désert blanc

Mike Horn, seul dans le désert blanc

    Il est entré en 2009 quatre heures après nous et enâ?¦ plein jour ! C'est comme ça à quelque 500 km du pôle Sud un 31 décembre à minuit alors que le soleil ne se couche pas. C'est comme ça quand on s'appelle Mike Horn et qu'on n'a pas froid aux yeux. Depuis un mois, l'aventurier sud-africain résidant en Suisse est sur la route menant au point le plus méridional du globe, tirant, souvent sous le blizzard, un traîneau de 200 kg de vivres et de matériel. Au menu de son réveillon par 25 o C au coeur de l'Antarctique ? « Une bonne bouffe avec du boeuf Strogonoff conservé jusque-là dans un sachet lyophilisé, une soupe d'épinards et de gorgonzola, une mousse au chocolat, un café et encore 400 g de chocolat en tablette », nous a-t-il confié hier depuis son téléphone satellite après avoir bravé « une énième tempête ».

    « Dans ma luge, le champagne aurait congelé »

    En revanche, pour cette Saint-Sylvestre en solitaire, pas de champagne Mumm Cordon Rouge qui sponsorise, pourtant, ses pérégrinations. « Dans ma luge, il aurait congelé et le bouchon aurait sauté », explique ce francophone âgé de 42 ans, qui ne fera pas de nuit blanche dans ce désert de glace : debout, ce matin, dès 6 heures, le baroudeur de l'extrême, « dopé aux flocons d'avoine », a encore des kilomètres à avaler et des crevasses à éviter. Environ « 30 bornes » chaque jour, skis aux pieds. Au rez-de-chaussée de la planète, l'homme qui, par le passé, a bouclé le tour du cercle polaire arctique ou celui de la Terre le long de l'Equateur, avoue s'ennuyer « un peu ». « On change peut-être d'année, mais, le paysage, lui, reste le même. C'est monotone, il n'y a pas de vie, pas d'ours comme au pôle Nord. En fait, il n'y a rien. C'est juste bien pour méditer sur l'année 2009 qui s'ouvre à nous. » Et de penser à son prochain défi qui le conduira au mois de mai dans les fjords de Nouvelle-Zélande.