Plongée dans le quotidien de la banlieue

Durant plusieurs semaines, nous avons partagé la vie des habitants des cités. Ces témoins livrent des aspects méconnus de la vie en banlieue.

    Pour la plupart des Français, l'image de la banlieue se résume trop souvent aux violences, aux groupes de jeunes désoeuvrés ou aux visites médiatisées d'hommes politiques. Ces clichés sont pourtant loin de représenter la banlieue. « Le Parisien »-« Aujourd'hui en France » en porte chaque jour témoignage dans ses éditions départementales.
    Mais les caricatures ou les raccourcis, en dehors des cités, dans la capitale et en province, ont la peau dure. Notre journal a donc essayé de donner une vision plus conforme du réel en étant au plus près de ceux qui vivent là. Durant des jours, des semaines, nous avons partagé leur quotidien, dans leur environnement, leur quartier ou leur lieu de travail. Nous les avons écoutés, longuement, attentivement.
    Par le texte mais aussi par les photographies, nous avons tenté de rendre compte au plus près des réalités méconnues ou parfois même ignorées. Et, au fil du temps, les portes se sont ouvertes, les paroles se sont libérées. Les femmes du Val-Fourré (Yvelines) ont raconté ces lois des hommes qui les oppriment, les policiers de Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) ont expliqué leur « vie de flic » épuisante et méprisée, et les habitants d'une tour de Meaux (Seine-et-Marne) ont fini par faire sauter leurs verrous. Le centre commercial d'Evry 2 (Essonne), extraordinaire fourmilière, a également livré quelques-uns de ses secrets. Enfin, dans une de ces cités à la campagne, banlieue d'une petite ville de province, nous avons approché une autre forme de ghetto.

    Des habitants attachés à leur territoire

    Le résultat est surprenant, passionnant. Et si les sentiments comme les réalités quotidiennes se retrouvent d'un endroit à l'autre ­ que ce soit les difficultés sociales ou la solitude ­, il est une constante que ne peuvent probablement pas saisir les gens qui ne connaissent pas la banlieue. Ici, les habitants sont attachés à leur territoire. Ils l'aiment, même si beaucoup rêvent de le quitter.