Plus que jamais, les Français ont besoin d'être ensemble
Comme un défi lancé à la crise, les Français n'ont pas renoncé à faire la fête. Aux voeux de bonheur, de santé ou d'argent, se sont ajoutés la solidarité et le plaisir de se retrouver entre amis pour mieux affronter 2009.
La crise en marche n'a pas ruiné la joie d'être ensemble, bien au contraire. Pour se réchauffer par des températures proches de zéro, il fallait bien se rapprocher. Pour se fêter une « bonne et heureuse » année hier à minuit, les Français ont battu un record de voeux envoyés par SMS via leurs portables. Un signe de vitalité des liens qu'on tient à exprimer pour passer à 2009, une année que politiques et économistes prévoient morose, mais qu'on a tenu toutefois à célébrer avec ceux qu'on aime.
Chacun apporte son plat
Pour cette Saint-Sylvestre, c'est à la maison plutôt qu'au restaurant qu'on a fait ripailles : plus convivial et moins cher. « Chacun de nous a apporté un mets luxueux. Nous, on a amené des macarons Pierre Hermé », rapporte Aurélie, 34 ans. Ailleurs, c'est entre voisins qu'on a planté la fourchette dans le porcelet. Et si les ostréiculteurs ont écoulé autant d'huîtres que l'an dernier, c'est qu'on a décidé de ne pas sacrifier un bon repas. Il a suffi qu'on s'adapte, avec de plus petites parts pour la dinde ou la bûche. Seuls les nantis ont continué à saturer les tables étoilées, tout en se restreignant sur l'addition. La nouvelle année aura aussi été sabrée dans la solidarité, pied de nez à l'égoïsme rampant.
Même sur les piquets de grève, on a fait sauter les bouchons, et chez les parents solo ont fait la fête ensemble, histoire de ne pas rester seuls. Dans cette grand-messe festive, on a également eu la bénédiction des psys qui assènent que quand il fait triste il n'y a pas de honte à être heureux. Ã?a permet d'aider les autres ! Pour aller bien, il y a aussi nécessité à se rassembler. Hier, sur les Champs-Elysées, bondés, l'envie de faire masse était plus vivace que l'année passée.
Pour la suite ? Le mot d'ordre reste la solidarité : « Je ne laisserai pas les plus fragiles se débattre seuls dans les pires difficultés », a assuré hier soir le président Nicolas Sarkozy, lors de ses voeux aux Français.
