Deux églises, deux mairies, deux régions mais une seule commune… Saint-Santin, le village qui voit double

Saint-Santin, un millier d’habitants, aux confins du Cantal et de l’Aveyron, a été coupé en deux par l’histoire. Un casse-tête sans fin.

Nadine, guide de l'office de tourisme, à la frontière entre les deux communes de Saint-Santin, égrène les anecdotes sur le village siamois. Geneviève Colonna d'Istria
Nadine, guide de l'office de tourisme, à la frontière entre les deux communes de Saint-Santin, égrène les anecdotes sur le village siamois. Geneviève Colonna d'Istria

    À première vue, c’est un paisible village comme il en existe tant en France. Pourtant, à y regarder de plus près, Saint-Santin est un cas unique dans l’Hexagone. Le résultat fascinant d’un imbroglio administratif hérité de la Révolution française. En son cœur, deux églises se font face, à seulement quelques mètres l’une de l’autre. Saint-Santin compte aussi deux mairies, deux écoles, deux salles des fêtes… « Après 1790, le village a été transformé en deux communes distinctes. Difficile de savoir exactement pourquoi. On suppose que c’est parce qu’il existait deux paroisses », glisse Jean Dedieu, historien aveyronnais et fondateur de l’Association pour la valorisation du patrimoine des communes de Saint-Santin.

    Depuis, le village siamois est coupé en son milieu par une frontière administrative bien réelle, matérialisée par un double pavage au sol qui plonge la commune dans une situation ubuesque. Car « la ligne de démarcation » place une partie dans le département du Cantal, soit 380 habitants, et l’autre en Aveyron, où demeurent 550 âmes. L’une est rattachée à la région Auvergne - Rhône-Alpes, l’autre à Occitanie.