Quand un village de Corrèze abritait l’unique kibboutz de France : « Un écho particulier avec l’actualité »

De 1933 à 1935, en pleine montée du nazisme, le village de Jugeals-Nazareth accueillit des juifs en exil avant leur départ en Terre sainte.

Pendant près de deux ans, le cœur du village de Jugeals-Nazareth, en Corrèze, a été animé par la communauté juive venue se réfugier, il s’agissait d’une étape avant de partir en Terre sainte. LP/Alix Vermande
Pendant près de deux ans, le cœur du village de Jugeals-Nazareth, en Corrèze, a été animé par la communauté juive venue se réfugier, il s’agissait d’une étape avant de partir en Terre sainte. LP/Alix Vermande

    « Ici, ils ont peur d’en parler dans le contexte actuel, alors qu’il faut vraiment être fier de cette belle mémoire locale », prévient Jean-Luc Aubarbier. Sur les hauteurs verdoyantes de Brive, en Corrèze, l’historien local est incollable sur le secret le mieux gardé de Jugeals-Nazareth : comme il l’a raconté dans un livre romancé (« Un kibboutz en Corrèze », aux Presses de la cité et en poche chez De Borée), ce village bien nommé fut le seul de France à abriter, entre 1933 et 1935, un kibboutz, sur le modèle de ces fermes communautaires qui ont contribué à faire Israël.

    Depuis les attentats du 7 octobre dans l’État hébreu, les habitants du petit bourg limousin redoutent des actes antisémites près de la bâtisse ancienne qui accueillit à l’époque des juifs venus d’Allemagne, de Pologne, d’Autriche mais aussi du reste de la France. Un tag représentant une croix gammée n’a-t-il pas été aperçu dans le secteur ? La municipalité elle-même ne souhaite pas s’étendre sur le sujet.