L’affiche du Festival de Cannes 2019 rend hommage à Agnès Varda

On y voit la cinéaste juchée sur le dos d’un technicien lors du tournage de son premier film, « La Pointe courte ».

 L’affiche officielle du Festival de Cannes 2019.
L’affiche officielle du Festival de Cannes 2019. La Pointe courte/1994 Agnès Varda et ses enfants - Montage & maquette : Flore Maquin

    « Agnès, en pleine lumière. » Pour sa 72e édition, le Festival de Cannes a choisi à travers son affiche officielle de rendre hommage à Agnès Varda, décédée le 29 mars à l'âge de 90 ans.

    Dans des tons orangés, on y voit la cinéaste en équilibre sur le dos d'un technicien, l'œil rivé à l'objectif de sa caméra. Nous sommes en août 1954, à Sète, et Agnès Varda, alors photographe au TNP de Jean Vilar, tourne son premier film, « La Pointe courte », avec Silvia Monfirt et Philippe Noiret.

    Elle « jette les prémices d'un jeune cinéma dont elle sera la seule réalisatrice », écrit le Festival de Cannes dans son communiqué. « Tel un manifeste, cette photo de plateau recèle déjà tout d'Agnès Varda : la passion, l'audace, l'espièglerie. »

    Agnès Varda et le Festival de Cannes, c'est une longue histoire. Le cinéaste a montré treize fois ses films en Sélection officielle, fut membre du Jury en 2005 et présidente de la Caméra d'or en 2013. Deux ans plus tard, elle recevra la Palme d'honneur et la dédiera « à tous les cinéastes inventifs et courageux, ceux qui créent un cinéma original, de fiction ou de documentaire, qui ne sont pas dans la lumière mais qui continuent ».

    L'année dernière, elle avait monté les marches du festival avec 80 femmes du cinéma pour réclamer « l'égalité salariale ».

    En décembre dernier, Thierry Frémaux - délégué général du Festival de Cannes - avait remis un prix à Agnès Varda lors du festival international du film de Marrakech. « L'une des plus belles choses que j'ai connues récemment », nous avait confié la cinéaste. « Il y avait un hommage à De Niro présenté par Scorsese, et un hommage à moi présenté par Thierry Frémaux, Chiara Mastroianni et mes enfants. De Niro et Scorsese, je les connais depuis longtemps. Avec Jacques Demy et Godard, on les a rencontrés quand on était des jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague. Eux avaient 4 ou 5 ans de retard sur nous. Je me souviens quand on était allés présenter À Bout De souffle à l'Université de Californie, George Lucas montrait son court-métrage d'étudiant. Moi, j'avais déjà fait deux longs-métrages. On les a un tout petit peu épatés à l'époque. Après, ce sont eux qui nous ont épatés. »