Netflix : «La Terre et le sang», un polar qui envoie du bois

La plateforme propose à partir de ce vendredi un film français spécialement tourné pour elle, un thriller violent avec Sami Bouajila. Le réalisateur, Julien Leclercq, s’en explique.

 « La Terre et le sang », un film avec pas mal de fusillades où Sami Bouajila campe Saïd, un patron dur, mais juste, qui n’hésite pas à défourailler.
« La Terre et le sang », un film avec pas mal de fusillades où Sami Bouajila campe Saïd, un patron dur, mais juste, qui n’hésite pas à défourailler. Prod

    Une gendarmerie se fait braquer par des truands, qui récupèrent un chargement de cocaïne. Ce dernier se retrouve planqué dans une scierie perdue dans les bois, à l'insu du propriétaire, Saïd, sur le point de vendre. Lorsque les malfaiteurs viennent récupérer leur butin, Saïd les attend, fusil au poing… Polar français inédit réalisé pour Netflix, « La Terre et le sang » s'inscrit sous le patronage de quelques réussites mythiques du film d'action à la française, de « Canicule » (1984, d'Yves Boisset), pour sa confrontation cidatins/campagnards, aux « Grandes gueules » (1965, de Robert Enrico), pour le décor peu utilisé au cinéma d'une scierie.

    Julien Leclercq, à qui l'on doit « L'Assaut » (2011), « Braqueurs » (2016), ou « Lukas » (2018), avec Jean-Claude Van Damme, tisse ici une intrigue aussi nerveuse qu'épurée, avec peu de dialogues et pas de gras, mais pas mal de fusillades et beaucoup de morts, bouclée en 1h20. Sami Bouajila compose un patron dur, mais juste, qui n'hésite pas à défourailler quand on vient le chercher sur son terrain. Face à lui, Eriq Ebouaney compose un chef de gang ivre de vengeance qui fait froid dans le dos. Un thriller brutal qui envoie du bois!

    Julien Leclercq nous a raconté les coulisses de ce projet.

    Votre film est diffusé par Netflix ce vendredi. C'était prévu dès le départ ?

    JULIEN LECLERC. Oui, il a été financé par Netflix et conçu pour Netflix. C'est une création originale pour la plateforme. Elle avait acheté mon film Braqueurs, il y a un an et demi. Sa diffusion mondiale, sous le titre The Crew, a fait un carton, j'ai reçu des messages d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud, via les réseaux sociaux. Nous sommes restés en contact et je suis allé au siège de Netflix, à Amsterdam. On m'a demandé ce que j'avais envie de faire, ce que j'avais dans les tuyaux.

    « La Terre et le sang » est un projet que vous aviez depuis longtemps ?

    C'est quelque chose qu'on avait développé depuis deux ans. Mais entre-temps, j'ai travaillé sur mon projet de biopic sur Alain Prost, puis sur le film Lukas. La Terre et le sang, c'est le genre d'exercice de style que j'avais envie de faire depuis longtemps, un thriller/western sec, avec peu de paroles. Moi qui suis fan du premier Rambo, de Ted Kotcheff, j'ai toujours voulu faire un film dans cette veine, avec une poursuite d'une demi-heure, sans dialogues.

    Vous avez choisi un décor rarement vu dans les polars français…

    Oui, la campagne, les bois. Les thrillers se déroulent toujours dans un décorum urbain, je voulais casser ce code. Rien de mieux que d'être au milieu de la nature, dans une zone blanche, où l'on ne capte pas. Quand je tournais Lukas, en Belgique, je passais devant cette scierie, et je trouvais ce décor fou. D'autant que je suis passionné par le métier d'artisan, le travail du bois.

    Vous avez de nouveau travaillé avec Sami Bouajila…

    Ça fait trois films qu'on fait ensemble. On se connaît très bien. C'est vrai que Sami a plutôt une filmographie relevant du film d'auteur. A part Nid de guêpes, il y a une vingtaine d'années, il vient de là, mais je sais qu'il adore ce genre de rôle, qui lui permet de jouer aux cowboys et aux Indiens. Il y a un petit côté Eastwood chez lui, je trouve que c'est un super acteur !

    Le confinement vous perturbe dans vos projets ?

    Je retravaille sur Prost, que je dois tourner l'année prochaine. Et je peaufine mon prochain tournage, avec mes équipes et Netflix, pour une série noire, sur laquelle je ne peux pas en dire plus.

    LA NOTE DE LA RÉDACTION : 4/5

    « La Terre et le sang », drame de Julien Leclercq avec Carole Weyers, Sami Bouajila, Eriq Ebouaney. Sur Netflix le 17 avril 2029. (1h20)