Festival Off d’Avignon : «Dimanche napalm» ou les malheurs de la classe moyenne

Sébastien David, dramaturge québécois, mis en scène en France au Festival off d’Avignon par la troupe «Ces messieurs sérieux», pose un regard tendre et chirurgical sur les désillusions d’une famille canadienne.

«Dimanche napalm» de Sébastien David, mise en scène par Renaud Diligent, raconte l'histoire d'une famille de la classe moyenne et du fils, Alex, mystérieusement déprimé. Vincent Arbelet
«Dimanche napalm» de Sébastien David, mise en scène par Renaud Diligent, raconte l'histoire d'une famille de la classe moyenne et du fils, Alex, mystérieusement déprimé. Vincent Arbelet

    Chez ces gens-là, on ne s’en va pas. On reste, muré dans le silence et cloué sur une chaise roulante. On reste, enfermé dans un corps trop gros ou dans un couple devenu trop étroit. « Dimanche napalm », du dramaturge Sébastien David, est jouée pour la première fois en France dans le cadre du Festival Off d’Avignon.

    La pièce décrit le quotidien d’une famille québécoise, installée dans la grande banlieue de Montréal, en 2012. Alex, le fils, avait quitté la maisonnée pour une colocation en centre-ville et un cours de cinéma à l’université. Il participe à la grande grève étudiante qui a secoué le pays à ce moment-là. Un mouvement social d’une ampleur inédite. Le gouvernement voulait augmenter les droits d’inscription. Pendant des mois, la jeunesse du pays s’est levée comme un seul homme (révolté). On comprend qu’Alex a participé à ce « printemps d’érable », qu’il y a été amoureux. Les autorités ont remisé leur projet et le grand happening, façon Nuit Debout, est retombé.