Julien Clerc fête ses 50 ans de carrière toute en élégance

Entouré de huit musiciens - dont un quatuor a cordes - Julien Clerc revient dans son spectacle sur sur toutes les périodes de sa riche carrière.

 Julien Clerc présentait vendredi à Paris le show de ses 50 ans de carrière.
Julien Clerc présentait vendredi à Paris le show de ses 50 ans de carrière. LP/ Frédéric Dugit

    Des ah et des oh amoureux s'élèvent dans l'Olympia alors que les premières notes de piano et de cordes montent dans le noir. Julien Clerc n'est pas encore apparu ce vendredi soir que ses fans ont deja reconnu « Utile », le joyau qu'il a créé il y a 25 ans avec son frère de création, Étienne Roda-Gil.

    Cet hymne à la liberté qu'il a interprété en hommage aux victimes de l'attentat du 14 juillet 2016 a Nice est idéal pour lancer le show de ses 50 ans de carrière, qu'il présente ce vendredi pour la première fois a Paris après trois mois de lancement d'une tournée anniversaire qui va durer au moins un an. Classique parmi les classiques, elle dit tant de ce chanteur et compositeur qui « veut être utile à vivre et à rêver ».

    C'est la première pièce de monnaie déposée dans le juke box idéal d'un demi siècle varié mais jamais avarié. « Je t'aime etc... », extraite de son excellent dernier album, n'a pas a rougir avant « La Californie », « Fais moi une place » et « Si on chantait », beautés qui ne vieillissent pas plus que leur compositeur pourtant septuagénaire.

    Julien Clerc est entouré de huit musiciens - dont un quatuor a cordes - qui rendent grâce à toutes ses périodes mais en particulier son répertoire des années 70. Les décors et les lumières sont aussi élégants et sobres que lui, costume noir sur chemise blanche. A gauche, ses musiciens. A droite, un piano a queue blanc surmonté de nuages immaculés qui servent aussi d'écrans pour de délicates projections.

    Rien n'est oublié

    « Vous êtes rudement en voix ce soir » lance Julien Clerc, tout sourire. Lui aussi ! Lui aussi ! « La chanson du grand oiseau », qu'il interprétait en 1979 dans la comédie musicale « Emilie Jolie » et qu'il reprend pour un soir avec Alicia - une petite Parisienne choisie sur casting - est un bonheur, tout comme l'hommage qu'il rend a son « parrain de scène », Gilbert Becaud, en reprenant « C'est en septembre ». Cette salle c'était sa maison. « J'y ai joué pour la première fois avec lui en mars 1969. J'avais 20 ans et j'apprenais beaucoup en le regardant. »

    Julien Clerc parle avec parcimonie, préférant privilégier les chansons. Dont les quatre choisies ce soir par le public de l'Olympia, un vote par sms qui a lieu tous les soirs dans une liste affichée au début du concert : « This melody », « Ivanovitch », une affolante « Ballade pour un fou » et « Hélène ».

    De ses années 80 au top de la variété, il exhume aussi « Melissa » et « Coeur de rocker », « Lili voulait aller danser », dont les refrains sont chantés en choeur (de rockers) par la salle. De son dernier album, réalisé par Calogero, il choisit quatre titres dont les enlevés « A vous jusqu'a la fin du monde » et « ma colère » pour lequel il sort la veste en cuir et attire une nuée de fans au pied de la scène. L'Olympia restera debout jusqu'au bout.

    Pendant près de deux heures, Julien Clerc a l'élégance de ne pas oublier grand chose, pas même l'anniversaire de Ronan, qui travaille dans l'ombre au son. De « Femmes je vous aime », sublime, dans un silence de cathédrale, au délicieux « patineur » en troisième rappel, le public parisien chante et acclame cet artiste qui n'a de cesse de le faire vivre et rêver.