Haribo, récit d’un siècle tout en douceurs

LE PARISIEN WEEK-END. Petite confiserie fondée à Bonn (Allemagne) il y a cent ans, Haribo est l’un des leaders mondiaux du bonbon. Le fruit des efforts de trois générations d’une famille de confiseurs.

 A partir de 1922 sortent les ours dansants, futurs best-sellers d’Haribo qui deviendront les ours d’or.
A partir de 1922 sortent les ours dansants, futurs best-sellers d’Haribo qui deviendront les ours d’or. Liam/Sipa

    La voix du président d'Haribo France, Jean-Philippe André, est empreinte de nostalgie quand il se remémore ces soirées de séminaire passées au bar d'un hôtel allemand au bord du Rhin, au pied du rocher de la Lorelei d'où, dans les poèmes romantiques, une sirène envoûtait les pêcheurs sur le fleuve. Là, une bière à la main, après une longue journée de travail, Hans Riegel Junior, patron du groupe de 1946 à sa mort, en 2013, captivait ses managers en racontant comment son père, Hans, et sa mère, Gertrud, avaient, au lendemain de la Première Guerre mondiale, créé à partir de rien une entreprise appelée à devenir le leader européen du bonbon.

    Dans une Allemagne ruinée par la défaite, un homme prend son destin en main. C'est Hans Riegel. Né en 1893, formé avant guerre dans une usine de réglisse de Bonn, il rentre du front en 1918 et travaille dans une confiserie, dont il devient vite associé. Deux ans plus tard, l'artisan monte son affaire et inscrit, au registre du commerce, un nom qui se retient facilement, Haribo : Ha, pour Hans, Ri, pour Riegel, Bo, pour Bonn. Dans la case « capital », il note : un sac de sucre, une plaque de marbre, un tabouret, un four, un chaudron de cuivre et un rouleau à pâtisserie. L'énergie et l'audace feront le reste.