«La moitié des hausses de prix sont suspectes» : Michel-Édouard Leclerc réclame une commission d’enquête

Le patron du groupe Leclerc demande aux parlementaires l’ouverture d’une « commission d’enquête » sur l’origine « suspecte » d’une partie de l’inflation.

Le président du comité exécutif des magasins Leclerc estime que "la moitié des hausses [de prix] demandées ne sont pas transparentes". LP/Olivier Arandel
Le président du comité exécutif des magasins Leclerc estime que "la moitié des hausses [de prix] demandées ne sont pas transparentes". LP/Olivier Arandel

    Les hausses de prix observées dans les rayons sont-elles toutes justifiées ? Le patron des magasins Leclerc commence à en douter. Invité sur BFMTV, Michel-Edouard Leclerc, président du comité exécutif des magasins du même nom estime que « la moitié des hausses [de prix] demandées ne sont pas transparentes, mais sont suspectes ».

    « J’aimerais bien que les députés (…) ouvrent une commission d’enquête sur les origines de l’inflation, sur ce qu’il se passe sur le front des prix, depuis les transports jusqu’aux consommateurs ». « Cela nous aiderait beaucoup d’avoir cette obligation de transparence, y compris devant la puissance publique », poursuit-il, ajoutant que cela « concerne surtout les grandes entreprises et les marchés internationaux ».



    La guerre en Ukraine a renforcé les vents contraires qui existaient avant le début du conflit, mais qui auraient dû se dissiper au cours de l’année. Cela s’est traduit en particulier par des hausses de tarifs sur les matières premières qui, au-delà de l’énergie, se sont propagées aux prix de l’alimentation et sur certains produits industriels et services. Un argument qui ne suffit pas, estime Michel-Edouard Leclerc pour qui « l’Ukraine a bon dos ».

    Une « partie de poker menteur »

    « Quand vous avez des fabricants de produits à base de cacao qui vous invoquent l’Ukraine pour une augmentation de 15 % de tarifs sur la confiserie, sur les barres chocolatées – je parle de Nestlé, je parle de Mars – faut quand même pas déconner ! On est sur l’autre continent pour le chocolat et le cacao ! », insiste le représentant du groupe Leclerc. Autre hausse qui mériterait plus de transparence selon lui, celle qui affecte l’huile de tournesol qui se raréfie dans les rayons des supermarchés.

    « De grandes marques d’huiles de tournesol se sont vantées d’avoir une huile franco-française. Pourtant maintenant, on nous dit On va te livrer mais il faut augmenter de 34 % le prix d’acquisition de cette huile. Et dans ces conditions, on asséchera tes concurrents et on te donnera 130 % de ta demande », explique-t-il. Face à ce qui ressemble à une « partie de poker menteur », le patron du groupe Leclerc estime que « l’État et les parlementaires doivent demander à tout le monde de venir justifier cette part de hausse ».

    VIDEO. « Je suis désespérée » : les consommateurs inquiets face à la hausse des prix

    La hausse des prix à la consommation en France s’est encore accélérée au mois de juin pour atteindre 5,8 % sur un an, contre 5,2 % en mai, selon une première estimation provisoire publiée par l’Insee. L’inflation est tirée par la progression des prix de l’énergie et des produits alimentaires, qui ont respectivement augmenté de 33,1 % et 5,7 % par rapport à juin 2021, précise l’Institut national de la statistique.