Coronavirus : 5 millions de salariés en chômage partiel

Un salarié sur quatre en France bénéficie actuellement de ce dispositif. Le gouvernement se dit prêt à « réabonder » le dispositif « autant que nécessaire ».

 « Je préfère que nous nous endettions aujourd’hui, en évitant un naufrage, plutôt que laisser détruire des pans entiers de notre économie », insiste Bruno Le Maire.
« Je préfère que nous nous endettions aujourd’hui, en évitant un naufrage, plutôt que laisser détruire des pans entiers de notre économie », insiste Bruno Le Maire. REUTERS

    5 millions de salariés bénéficient désormais du chômage partiel dans 470 000 entreprises. « Cinq millions de salariés, c'est un salarié sur quatre, en entreprise et en association. Ce dispositif va permettre de sauver des millions d'emplois », a assuré Muriel Pénicaud, la ministre du Travail samedi sur BFMTV.

    « C'est un dispositif puissant, massif et inédit », a-t-elle ajouté à propos du nombre d'entreprises qui ont mis en place le chômage partiel depuis le début de la crise du coronavirus.

    La ministre du Travail a comparé la situation des salariés français avec celle des salariés américains : « Aux États-Unis, dix millions de personnes se sont inscrites au chômage en 15 jours. Ce n'est pas le cas en France. Ce dispositif va permettre aux salariés de conserver leur emploi et aux entreprises de rebondir en gardant leurs compétences. »

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    Selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, ce dispositif qui assure 84 % du salaire net (qui peut être complété par l'entreprise) dans la limite de 4,5 smic, sera d'ailleurs « réabondé » autant que nécessaire.

    Si le gouvernement avait initialement prévu une enveloppe de 8,5 milliards d'euros avant de la réévaluer à 11 milliards d'euros, la facture risque de sérieusement s'alourdir. « Je préfère que nous nous endettions aujourd'hui, en évitant un naufrage, plutôt que laisser détruire des pans entiers de notre économie », a-t-il déclaré dans un entretien au JDD.

    Pour autant, les entreprises n'ont pas intérêt à profiter de la situation. « Une cinquantaine de sociétés se sont vues refuser de mettre en place ce dispositif, principalement celles dont l'activité n'avait pas été impactée et qui n'en avaient pas besoin », a expliqué Muriel Pénicaud.

    En outre, la ministre du Travail a rappelé que les entreprises qui forceraient leurs employés à travailler malgré la mise en place du chômage partiel, une pratique « totalement illégale », seraient sanctionnées par le Code du travail et qu'il y aurait un « contrôle a posteriori ». « On a quelques alertes, a-t-elle ajouté. Dans tout système, il y a des fraudeurs… »

    Selon le ministère du Travail, ce sont surtout ce sont surtout les petites entreprises qui effectuent les démarches de chômage partiel. 450 000 petites entreprises ont aussi demandé l'aide du fonds de solidarité permettant de toucher 1500 euros.

    Ainsi, 42 % des salariés concernés par le chômage partiel travaillent dans des établissements de moins de 20 salariés. Viennent ensuite les firmes ayant entre 50 et 249 salariés (25 %). À l'opposé, les salariés des grands groupes (+ de 1 000 salariés) ne représentent qu'une infime minorité (5 %) sur le total des demandes. Les secteurs concernés sont surtout les entreprises du commerce, de l'hébergement et de la construction.