Dérives d’influenceurs : Squeezie, Cyprien, Just Riadh… demandent aux députés de ne pas « casser leur modèle »

Dans une tribune publiée dans le JDD, 150 personnalités des réseaux sociaux dénoncent les dérives « d’une minorité qui se croit tout permis » et demandent aux députés de « comprendre, protéger et faire grandir » leur modèle économique, alors qu’une proposition de loi pour encadrer leur activité doit être examinée la semaine prochaine.

    « Ne cassez pas notre modèle » à cause des « dérives d’une minorité », ont lancé dimanche aux députés 150 influenceurs, dont des stars comme McFly, Squeezie, Cyprien, Just Riadh ou encore Sananas, avant l’examen la semaine prochaine d’une proposition de loi pour encadrer leur activité.

    « Nous entendons parler des influvoleurs, du combat à mener contre nous. Nous pensons que c’est une erreur. Qu’une minorité est devenue une généralité », plaident les influenceurs dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche.

    Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a présenté vendredi une batterie de mesures pour réguler un secteur jusqu’ici largement sans contraintes. En particulier, il veut soumettre les 150 000 influenceurs français, qui vivent souvent de la promotion de produits, « aux mêmes règles » publicitaires que les médias traditionnels. Une consultation publique avait été menée en janvier pour établir les attentes des consommateurs.

    « Certains ont fait croire qu’ils étaient représentatifs »

    Ces stars d’Instagram, YouTube, Twitch et TikTok s’inquiètent d’être assimilées à ceux qui sont accusés de tromper les consommateurs. « Votre seule boussole doit être la protection des consommateurs des dérives d’une minorité qui se croit tout permis et la préservation de nos activités et des emplois que nous créons. Ne cassez pas le modèle vertueux que nous construisons aux quatre coins de la France avec et pour les Français. Comprenez-le, protégez-le, faites-le grandir », demandent les influenceurs.

    « Arnaques, contrefaçons, pratiques commerciales douteuses, certains ont fait croire ces derniers mois qu’ils étaient représentatifs de notre secteur alors qu’ils ne représentent qu’une minorité. Ce sont leurs dérives que nous souhaitons d’abord dénoncer », insistent-ils.

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    « Nous ne sommes certainement pas parfaits. Nous avons fait des erreurs. Mais notre priorité est et sera toujours la protection des consommateurs, de nos communautés. Nous sommes favorables à un encadrement du secteur », assurent les signataires, dont plusieurs ont constitué une fédération à la mi-janvier, l’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu (Umicc).

    « Le débat n’est pas d’être pour ou contre l’influence »

    « Nous ne sommes pas des panneaux publicitaires ambulants », demandant aux députés de ne pas les « considérer comme une menace » ni « mettre à mal une économie florissante » qui représente « des milliers d’emplois » en aidant à promouvoir les entreprises.

    Ils avancent également le manque de considération dont ils peuvent être victimes : « Nous considérer comme une menace, c’est déconsidérer et mépriser une partie de la jeunesse française », assurent-ils avant de conclure que « le débat n’est pas d’être pour ou contre l’influence ».

    En janvier, la répression des fraudes (DGCCRF) a publié une enquête accablante sur les pratiques du secteur, avec tromperie sur les produits vendus, promotion de paris sportifs risqués, voire d’injections « par des esthéticiens et des non-professionnels de santé ». La proposition de loi transpartisane qui doit être examinée cette semaine prévoit également d’interdire la promotion de la chirurgie esthétique.