Automobile : l'usine Smart passe officiellement aux 39 heures payées 37 

 ILLUSTRATION. L'usine Smart d'Hambach en Moselle va passer de 37 heures au 39 heures
 ILLUSTRATION. L'usine Smart d'Hambach en Moselle va passer de 37 heures au 39 heures (LP / Philippe de Poulpiquet)

    Un an après un référendum et un long bras de fer avec les syndicats, l'usine automobile Smart à Hambach (Moselle) va passer aux 39 heures payées 37.  Si la mesure est effective depuis vendredi à minuit, c'est lundi matin qu'elle sera dans les faits adoptée par les ouvriers. Les dispositifs concernant les cadres avec une réduction des jours de RTT seront mis en place début 2017.

    Petit retour en arrière: A l'été 2015, la direction de la filiale du groupe allemand Daimler qui produit chaque année quelque 100 000 petites citadines de deux ou quatre places (depuis 2014) annonce son «pacte 2020» pour améliorer la compétitivité de l'usine. En raison de la concurrence internationale, la production dans la «vieille Europe» de petits véhicules devient difficilement tenable et le spectre de la délocalisation n'est jamais très loin...

    Dans ce contexte, la direction propose aux 800 salariés de passer aux 39 heures payées 37 pendant trois ans. En échange, ce plan assure la pérennité de l'usine au moins jusqu'en 2020 mais aussi une augmentation salariale de 120 euros brut et une prime de 1 000 euros. Du côté des cadres, il leur est demandé de céder 10 jours de RTT.

    En Septembre 2015, un référendum consultatif est organisé dans l'usine. Ce «pacte 2020» est approuvé par 56% des salariés mais tout en révélant un profond clivage. En effet, seulement 39 % des ouvriers l'avaient approuvé contre 74 % chez les cadres.

    Au grand dam des syndicats, la direction de l'usine a alors proposé aux employés de signer des avenants individuels à leurs contrats de travail. En décembre, la direction annonçait que plus de 95% des employés avaient signé.

    Cette décision avait relancé le débat politique sur les 35 heures qui préfigurait la loi Travail. Manuel Valls avait lancé l'idée d'ouvrir «de nouveaux champs» de la négociation collective dans les entreprises.