Bien-être au travail et performance ? Chiche !

EQUILIBRE. Face à des salariés logiquement exigeants sur leurs conditions de travail mais aussi sur les services proposés par leur employeur, les entreprises doivent s’organiser. Dossier spécial en partenariat avec Harmonie Mutuelle.

Bien-être au travail et performance ? Chiche !

    Les estimations varient énormément : de 30 000 à 3 millions de personnes. Mais quels que soient les chif­fres, le constat est unanime : les salariés touchés par le syndrome d'épuisement professionnel – ce qu'on appelle plus couramment le burn out – sont de plus en plus nombreux en France. Système de gestion bureaucratique, dictature de la rentabilité, manque de reconnaissance, insécurité liée à la montée du chômage, disparition des collectifs de travail, crise des valeurs... Les sources de malaise sont multiples. Avec, à la clé, des conséquences financières souvent très lourdes pour les entreprises.

    Si l'on regroupe les dépenses de soins et les pertes de richesses liées à l'absentéisme, aux cessations d'activité ou aux décès prématurés, le « job strain » – combinaison d'une forte pression avec des cadences imposées et des délais courts, plus une faible latitude décisionnelle – leur aurait coûté, d'après l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), entre 1,9 et 3 milliards d'euros pour la seule année 2007. De quoi inciter un certain nombre de patrons à réagir depuis.

    Des accords mais une mise en pratique délicate

    Pour favoriser le mieux-être en entreprise, à chacun sa méthode. Il y a ceux qui proposent du télétravail ou des horaires à la carte, tandis que d'autres mettent en place des services de conciergerie, des solutions de garde d'enfants ou des modules de e-learning sur la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS). Ils ont tout à y gagner. Une meilleure prise en compte de la qualité du quotidien au travail renforce l'attractivité de la société et se révèle incontournable vis-à-vis des jeunes, très attachés à l'équilibre vie pro-vie perso. à terme, elle améliore surtout l'engagement des salariés et donc leur productivité.

    Pourtant, si des efforts ont été faits, le compte est encore loin d'y être. D'après un sondage publié par Kantar TNS le 9 octobre, 6 entreprises sur 10, dixit les top manageurs, ont adopté des accords ou des plans d'action en faveur de la qualité de vie au travail. Mais seulement 32 % de ces initiatives seraient réellement mises en oeuvre. Il est plus que temps de passer de la théorie à la pratique et d'enclencher la révolution du bonheur au travail.