Faute de contrôleurs aériens, il y aura moins de vols cet été à Orly

Les compagnies low cost d’Orly pourraient être contraintes d’abandonner une partie de leurs vols matinaux cet été.

Le manque de contrôleurs aériens risque d'entraîner des vols en moins pour les compagnies low cost. AFP/ STEPHANE DE SAKUTIN
Le manque de contrôleurs aériens risque d'entraîner des vols en moins pour les compagnies low cost. AFP/ STEPHANE DE SAKUTIN

    Les compagnies aériennes qui tablent sur une reprise du trafic aérien en 2023 après la pandémie de Covid pourraient faire face à un nouveau coup dur alors que le trafic aérien est désormais revenu à 80 % du niveau de 2019. Lors de ses vœux, Pascal de Izaguirre, le PDG de Corsair et président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), a tiré la sonnette d’alarme en affirmant que la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avait prévu pour la saison estivale qui débute fin mars une « réduction des programmes de vols de 25 à 20 départs entre 6 heures et 7 heures » sur la plateforme d’Orly, indique La Tribune.

    « Nous sommes très inquiets des restrictions d’exploitation prévues à l’aéroport d’Orly », a-t-il regretté. « Nous l’avons appris il y a peu de temps. Il y aura effectivement des restrictions en début de journée pour des raisons d’absence de contrôle aérien. Nous sommes extrêmement surpris de savoir qu’il y aura aussi des retards en raison de l’insuffisance du nombre de contrôleurs. Et ces retards auront un coût. On pensait que ce genre de choses s’anticipait à l’avance », a-t-il ajouté.

    Les compagnies low cost lésées

    Pascal de Izaguirre attend, toutefois, une confirmation officielle de la DGAC, qui a reconnu, après avoir consulté Aéroports de Paris, avoir fait cette proposition aux compagnies aériennes. La DGAC estime que cette mesure permet de fiabiliser le programme des compagnies. « Cette hausse de la demande en tout début de matinée et à courte échéance peut difficilement être absorbée par les services de la navigation aérienne sans générer des retards tout au long de la journée », explique la DGAC.

    Même si la baisse de 20 % des départs dans cette tranche horaire matinale n’apparaît pas en soit pas énorme, ces créneaux horaires sont pourtant déterminants pour les compagnies low cost. La demande des voyageurs pour ce créneau est en hausse à la fois pour une clientèle privée ou professionnelle. Et pour les compagnies aériennes, pouvoir faire décoller un avion tôt dans la journée permet de faire davantage de rotations dans la journée et donc d’améliorer sa rentabilité. En outre, les retards ont aussi des coûts financiers pour les compagnies aériennes, sans parler de l’insatisfaction des clients.

    Pour la Fnam, la DGAC aurait justifié cette décision par le temps qu’il faut pour recruter et former de nouveaux contrôleurs aériens, après le ralentissement connu durant la pandémie de Covid-19. En juin dernier, le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA, majoritaire) avait déjà alerté sur ce problème de sous-effectif tout en sachant qu’un tiers des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (ICNA) va partir à la retraite entre 2029 et 2035.