Fichage à FO : Pascal Pavageau dans la tourmente
« Lorsqu’on n’est pas conforme à l’éthique qu’on s’est fixée, il faut partir », a notamment suggéré Laurent Berger, de la CFDT, à son homologue de Force ouvrière.
Pascal Pavageau est dans la tourmente après la révélation la semaine dernière de fichage de cadres de Force ouvrière. La réunion de la commission exécutive (35 membres) prévue normalement ce mercredi et dans laquelle le secrétaire général devait s'exprimer sur cette affaire a été reportée, selon plusieurs médias. Pascal Pavageau serait en arrêt maladie, a fait savoir une source syndicale à France Info.
Plusieurs cadres de FO réclament le départ de l'actuel secrétaire général. Dans la matinée, c'est le patron de la CFDT, Laurent Berger, qui a incité son homologue de Force ouvrière (FO) à quitter son poste.
« Je crois qu'il y a un malaise avec le secrétaire général de FO mais ça lui appartient […] Lorsqu'on n'est pas conforme à l'éthique qu'on s'est fixée, il faut partir », a déclaré Laurent Berger, invité de France info.
« C'est aux responsables de FO de prendre une décision », a-t-il jugé. « C'est une pratique condamnable qui n'existe pas à la CFDT, ça m'hallucine, ce fichier est incroyable », a ajouté le responsable. « Le syndicalisme, c'est du respect, de la fraternité », a-t-il insisté.
Plus d'une centaine de responsables FO ont été fichés dans un document interne, affublés de qualificatifs type « niais », « franc-maçon » ou encore « trop intelligent pour entrer au bureau confédéral », selon Le Canard enchaîné.
« Une belle connerie »
« Cet épais fichier a été constitué en octobre 2016 par des proches de Pascal Pavageau, le nouveau patron de FO, alors en lice pour remplacer Jean-Claude Mailly », écrit l'hebdomadaire, et concerne « 126 responsables » du syndicat.
Interrogé par le Canard, Pascal Pavageau avait expliqué qu'il s'agissait d'une « belle connerie » et d'une « grave erreur ». « Pour moi, c'était un mémo, de l'ordre de la prise de notes, mais je n'avais jamais vu ni avalisé le résultat, qui est truffé d'âneries, de raccourcis », a-t-il commenté.
