Loi Travail : à Grenoble, une fresque suscite la polémique

ILLUSTRATION. Une fresque représentant des policiers matraquant une Marianne à terre suscite la polémique.
ILLUSTRATION. Une fresque représentant des policiers matraquant une Marianne à terre suscite la polémique. LP/Eric Pelletier

    «L'Etat matraquant la liberté». Tel est le titre d'une fresque réalisée jeudi à Grenoble (Isère) dans le cadre d'un festival d'art de la rue, le Grenoble street art fest, et qui suscite un certain émoi.

    Sur un mur de la ville, l'artiste anonyme Goin a représenté une Marianne, allégorie de la République, tenant un drapeau français en partie déchiré. Elle est au sol, matraquée par deux policiers. L'un d'eux est équipé d'un bouclier sur lequel est écrit «49.3», référence à l'article de la Constitution utilisé pour faire adopter en première lecture le projet de loi Travail, contesté dans la rue depuis plusieurs mois.

    Jérôme Catz, organisateur du festival, explique au «Dauphiné» que l'artiste vise l'Etat plus que les policiers, d'où l'ajout du titre à la freque le lendemain de sa réalisation. «Si une oeuvre d'art fait réagir, c'est bien. C'est aussi le but de l'art», estime-t-il.

    La tonalité est différente pour Jean-Pierre Barbier, président LR du conseil départemental de l'Isère. «Fouler aux pieds le symbole de l'Etat et de l'autorité dont nous avons tant besoin, oui je suis choqué», juge-t-il, d'après France bleu Isère. Yannick Biancheri, du syndicat SGP-Police FO de Grenoble, n'exclut pas un dépôt de plainte, rapporte France 3 Alpes.