«Les Français pourront partir en vacances en juillet et août» : ce qu'il faut retenir des annonces pour le tourisme

Après avoir dévoilé comment l’Etat comptait soutenir ce secteur ébranlé par l’épidémie de coronavirus, Edouard Philippe a annoncé que les Français pourraient partir en vacances d’été.

    18 milliards d'euros et des engagements pour cet été. Ce jeudi matin se tenait un comité interministériel du Tourisme à l'hôtel Matignon. Face à « la pire épreuve de son histoire moderne », des mots mêmes du Premier ministre Edouard Philippe, ce secteur espérait des réponses sur les réouvertures d'établissements et leurs conditions. Il les a en partie obtenues.

    Partir en France en juillet et août

    Les dates d'abord. Edouard Philippe s'est montré optimiste pour les vacances d'été. « Les Français pourront partir en vacances en juillet et août », a-t-il affirmé, sous réserve toutefois de l'évolution de l'épidémie et de possibles restrictions localisées.

    Ils « peuvent prendre leurs réservations », a-t-il affirmé, en soulignant que « les acteurs du tourisme, de l'hôtellerie, se sont engagés à faire en sorte qu'ils soient intégralement remboursés dans l'hypothèse où l'évolution de l'épidémie ne rendrait pas possible le départ en vacances ».

    VIDEO. Édouard Philippe : « Les Français pourront partir en vacances en juillet et en août »

    Réouverture des restaurants début juin ?

    Par ailleurs, l'« objectif » du gouvernement est que cafés et restaurants rouvrent « dès le 2 juin » - mais la date sera « fixée au cours de la semaine du 25 mai » - dans les départements classés verts, sous réserve que la « capacité à contenir l'épidémie soit démontrée » jusqu'à cette date.

    De son côté Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie-restauration, s'est félicité d'avoir « enfin une date pour les zones vertes » en prenant la déclaration du Premier ministre comme une annonce : « Les restaurants pourront rouvrir début juin », a-t-il assuré après l'intervention d'Edouard Philippe.

    Accès étendu au fonds de solidarité et au chômage partiel

    Avant cet engagement, Edouard Philippe avait détaillé les mesures du plan de « sauvetage » des professionnels du tourisme. Un dispositif évalué au total à près de « 18 milliards d'euros », pour « accompagner à la fois la reprise, puis la relance d'un secteur », qui représente 7% du PIB français et deux millions d'emplois. L'Etat devrait injecter 1,3 milliards de fond propres.

    Le « fonds de solidarité » sera ainsi maintenu pour certaines entreprises (les entreprises du secteur des cafés hôtels restaurants, du tourisme, de l'événementiel, du sport et de la culture) jusqu'à fin septembre. Sont concernées les structures de moins de vingt salariés et ayant jusqu'à 2 millions de chiffre d'affaires maximum.

    Le chômage partiel sera lui aussi intégralement pris en charge jusqu'en septembre 2020. « Au-delà, le chômage partiel restera ouvert » pour les entreprises dont « l'activité reprend trop lentement ». L'Etat promet aussi une exonération de cotisations sociales patronales pour toutes les entreprises du secteur « tant que la fermeture durera ».

    « On est assez agréablement surpris par l'ampleur insoupçonnée du dispositif », s'est réjoui Jean-Noël Marcellesi, président d'un cercle rassemblant 22 hôtels de luxe corses, saluant une enveloppe « particulièrement adaptée » pour la Corse et l'Outre-mer. « Cette annonce des vacances est un soulagement pour nos entreprises », a réagi Didier Chenet, président du syndicat patronal GNI Synhorcat (indépendants) sur BFMTV.

    En revanche, le gouvernement n'a pas fait de geste sur la TVA, qu'un collectif de restaurateurs emmené par Olivier Bertrand, le patron du groupe Bertrand (Quick, Burger King, Hippopotamus...) souhaitait voir abaissée à 5,5%.

    Des facilités pour les prêts bancaires

    Niveau bancaire, la possibilité d'emprunter sera garantie via deux dispositifs : « un prêt garantie Etat saison » (jusqu'aux trois meilleurs chiffres d'affaires mensuels de l'année précédente), et les « prêts de la BPI », dont l'enveloppe passe de 250 millions à un milliard d'euros.

    Selon Edouard Philippe, les banques vont enfin proposer « un report des mensualités » de tous les prêts dans les douze prochains mois.

    Le plafond des tickets-restau augmenté

    La relance du tourisme passera aussi par la consommation des « tickets-restaurants » mis de côté pendant le confinement. Le plafond d'utilisation journal passe ainsi de 19 à 38 euros. « Ça peut paraître accessoire, ça ne l'est pas du tout », a indiqué le Premier ministre.

    Par ailleurs, un plan en faveur du tourisme social, pour aider les Français aux moyens modestes à partir en vacances, devrait être présenté dans les prochains jours.