Pyrénées-Atlantiques : quand les vacanciers jouent les apprentis bergers

Alors que les troupeaux effectuent la transhumance de l’été vers les sommets des Pyrénées, des vacanciers s’immergent avec le troupeau de Jean-Pierre pour découvrir son métier.

 Laruns (Pyrénées-Atlantiques), vendredi. Sur le chemin de la transhumance, Jean-Pierre Pommiès (au centre, en noir), entouré des apprentis bergers.
Laruns (Pyrénées-Atlantiques), vendredi. Sur le chemin de la transhumance, Jean-Pierre Pommiès (au centre, en noir), entouré des apprentis bergers. LP/Denis Granjou

    C'est une tradition ancestrale. La transhumance des troupeaux vers les pâturages d'altitude rythme chaque début de juillet dans les vallées des Pyrénées. Depuis quelques années, un berger et sa famille proposent, pour 230 € par personne, un long week-end autour de l'événement en proposant aux touristes de devenir eux aussi des bergers sur le plateau du Benou, près de Laruns (Pyrénées-Atlantiques).

    La vingtaine de places disponibles s'arrache d'une année sur l'autre. Jean-Pierre Pommiès en est heureux : « Quand nous avons eu l'idée avec ma femme Josie de nous lancer dans l'aventure, on ne savait vraiment pas comment réagiraient les gens. Pour nous, il n'était pas question d'inventer une sorte de moment folklorique mais vraiment de leur proposer de vivre notre quotidien », explique l'éleveur, entouré de la vingtaine d'apprentis bergers.

    Bâton à la main, ils encadrent le troupeau d'une soixantaine de vaches dans un concert de cloches. « Nous assurons toute la logistique pour qu'ils vivent l'expérience dans les meilleures conditions. On leur propose des produits du terroir à la bonne franquette et ils adorent ça ! » sourit Josie.

    Nuit à la belle étoile

    « C'est vraiment génial d'être ici », lance Roland, 31 ans. Vivant à Lille, il n'imaginait pas se retrouver dans cette vallée. « C'est un cadeau de Noël offert par mes beaux-parents. Ils sont déjà venus et ils voulaient nous faire partager leur bonheur. Quand on arrive ici, on comprend tout de suite pourquoi ils nous en ont parlé aussi souvent. C'est extraordinaire ! »

    Même sentiment pour Annie, 75 ans, qui avoue pourtant ne pas être rassurée quand elle est trop proche des vaches. « Je dois aimer ça quand même puisque cela fait trois fois que je participe », confie-t-elle dans un grand sourire.

    « On se ressource et surtout on se déconnecte ! » lance Marie, venue de Bretagne avec six amies. « On ressent beaucoup d'émotion à vivre ces moments ensemble. On marche pendant une quarantaine de kilomètres sans avoir le nez sur nos portables ! »

    « On doit même dormir à la belle étoile, là où dormiront les vaches. C'est quand même assez extraordinaire de vivre cela un jour », poursuit Nathalie. À l'avant, Jean-Pierre donne le tempo. Il siffle et donne des ordres aux vaches en patois. « Je suis avec eux comme je suis dans la vraie vie. On a tous besoin de sincérité, dans les montagnes ou dans les plaines », conclut-il en accélérant le pas, le regard fixé vers les sommets de la vallée d'Ossau.