Santé : la chirurgie ambulatoire, un enjeu à 200 millions d’euros en 2019

Parmi les pistes d’économie, la Sécurité sociale veut développer les interventions avec sortie du patient le jour même.

 Fin 2017, seule la moitié des interventions était pratiquée sans hospitalisation du patient.
Fin 2017, seule la moitié des interventions était pratiquée sans hospitalisation du patient. Le Parisien/J.B.

    Nouvelles économies en vue sur la santé. Le directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie, Nicolas Revel, a soumis jeudi matin à son conseil d'administration ses projets pour 2019. Intitulé « Charges et produits », ce document prévoit notamment 2,01 milliards d'euros d'économies pour compenser la hausse naturelle des dépenses liée notamment aux salaires, à l'inflation et à la hausse de la demande. Avec en arrière plan la maîtrise du trou de la Sécu.

    Parmi la vingtaine de mesures fortes présentées, la moitié ambitionne d'améliorer encore la pertinence des prescriptions médicales, en ville comme à l'hôpital. Mieux prescrire les médicaments, actes, dispositifs médicaux, transports et arrêts de travail doit permettre de réduire les dépenses de 1,2 milliard d'euros l'an prochain.

    L'autre gros chantier, c'est celui sur lequel la France peine à rattraper son retard : la chirurgie ambulatoire. Fin 2017, seule la moitié (54,7 %) des interventions était pratiquée sans hospitalisation du patient. En octobre dernier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn a donc fixé un nouvel objectif : 70 % en 2022, ce qui suppose le transfert d'un million d'hospitalisations vers l'ambulatoire.

    Pour atteindre l'objectif, la part des interventions avec sortie du patient le jour même doit augmenter de 3 % par an. À la clé, prévoit l'Assurance maladie, une baisse des dépenses de 200 millions d'euros dès 2019.

    Moins de stress pour le patient

    L'Assurance maladie va donc mettre la pression sur les mauvais élèves qui devront obtenir un accord préalable pour chaque intervention. Elle mettra également à disposition de nouveaux outils d'autoévaluation pour aider chaque établissement à mesurer son potentiel de progrès.

    Parvenir à 70 % d'ambulatoire cela suppose aussi, selon le rapport présenté jeudi matin, « de fluidifier la sortie d'hospitalisation ». Un véritable échange d'informations s'impose donc entre l'hôpital et la médecine de ville. La généralisation à partir d'octobre 2018 du Dossier médical personnel devrait faciliter les choses.

    L'enjeu n'est pas que financier. Pour le patient opéré en ambulatoire, c'est moins de stress, moins de frais et une organisation familiale simplifiée. Et moins de risque de ré-hospitalisation car il est admis que plus un patient tarde à sortir d'hospitalisation, plus long et incertain est son rétablissement.