Taxe Gafa : un pas en avant, deux pas en arrière

La France et les Etats-Unis ont repoussé le spectre d’une guerre commerciale entre les deux pays. Paris a accepté de geler sa taxe sur les géants du numérique, dans l’attente d’un accord international.

 Bruno Le Maire (ici en juillet 2019), le ministre de l’économie, et Steven Mnuchin, son homologue américain, discuteront de la taxe Gafa ce mercredi au Forum de Davos.
Bruno Le Maire (ici en juillet 2019), le ministre de l’économie, et Steven Mnuchin, son homologue américain, discuteront de la taxe Gafa ce mercredi au Forum de Davos. AFP/Eric Piermont

    Je t'aime, moi non plus. Les présidents français et américain n'en finissent plus de s'écharper et de se rabibocher à propos de la taxe Gafa que la France veut instaurer sur les géants du numérique, dont plusieurs groupes américains : Google, Amazon, Facebook et Apple en tête… En riposte, les Etats-Unis menaçaient de taxer à 100 % l'équivalent de 2,4 milliards de dollars (2,16 milliards d'euros) de produits français — vin, champagne, porcelaine de Limoges, cosmétiques, etc. — mais les deux chefs d'Etat viennent, in extremis, d'enterrer la hache de guerre. Lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé qu'il allait travailler avec Donald Trump « sur un bon accord pour éviter toute escalade des tarifs » douaniers.

    Mais par-delà le langage diplomatique, l'Elysée n'a-t-il pas plié sous la menace ? En effet, en attendant de trouver un compromis d'ici à fin 2020, Paris a gelé sa taxe Gafa jusqu'à décembre. « Les deux premiers acomptes de 2020, qui devaient être prélevés en avril et novembre, sont reportés au mois de décembre, précise-t-on au cabinet de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie. S'il n'y a pas d'accord sur une taxe numérique internationale, les grandes entreprises devront payer. »