Un second confinement coûterait très cher à la France

Selon Olivier Dussopt, le ministre des Comptes publics un second confinement ferait perdre entre 2 et 2,5 points par mois de PIB à la France.

 Pour Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, un reconfinement entraînerait plus de 10 milliards d'euros de dépenses d’intervention et au moins 10 milliards d'euros de perte de recettes fiscales.
Pour Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, un reconfinement entraînerait plus de 10 milliards d'euros de dépenses d’intervention et au moins 10 milliards d'euros de perte de recettes fiscales. LP/Philippe de Poulpiquet

    Alors que l'éventualité d'un nouveau confinement se précise pour faire face à la crise du coronavirus, le choc économique pourrait être brutal.

    « Lorsque l'activité s'arrête pendant un mois entier, c'est entre 2 et 2,5 points de PIB que nous perdons. C'est plus de 10 milliards d'euros de dépenses d'intervention et c'est au moins 10 milliards d'euros de perte de recettes fiscales », a expliqué Olivier Dussopt, le ministre des Comptes publics sur Sud Radio.

    L'Etat qui a déjà perdu 70 milliards de recettes fiscales en moins depuis le début de la crise serait à nouveau contraint de revoir sa copie sur son projet de budget pour 2021 avec une récession en 2020 qui pourrait dépasser les 10 % et un déficit public supérieur à 10,2 %.

    Soutien aux entreprises fragilisées

    Pour autant, dans la logique du « quoi qu'il en coûte » d'Emmanuel Macron, Olivier Dussopt a assuré que malgré ce contexte, le gouvernement avait préparé « les dispositifs qui seront nécessaires pour accompagner l'économie quelles que soient les mesures qui seront prises. » Avec notamment, un soutien supplémentaire pour les entreprises les plus touchées.

    L'argument est repris par Stanislas Guérini, le numéro un de LREM. « Il faut, pour faire face à cette 2e vague, des mesures fortes, des mesures puissantes, compréhensibles par tous les Français, nationales probablement et si le président de la République fait le choix d'opérer un confinement pour le pays, je soutiendrai cette décision », a-t-il expliqué sur France 2. Et d'ajouter : « Dans ce moment, il faut protéger les Français et nous avons une ligne, nous n'avons jamais dérogé de cette ligne, c'est la santé avant l'économie et nous allons continuer à agir de cette façon-là. »

    Reste que les économistes craignent qu'un nouveau confinement entraîne une catastrophe économique bien plus lourde qu'au printemps, avec des faillites en cascade, des licenciements…

    Selon l'économiste Matthieu Plane, ce sont surtout les TPE-PME qui seraient touchées. Elles ont déjà accumulé 50 milliards d'euros de pertes et la plupart n'ont pas retrouvé leur niveau d'activité d'avant crise.

    De l'épargne plutôt que de la consommation

    En même temps, les Français risquent d'avoir une attitude encore plus accentuée de prudence.

    Selon un sondage Odoxa pour Aviva, si une nouvelle période de confinement était décidée, les Français seraient 4 fois plus nombreux à choisir d'épargner plus (37 %) plutôt que de consommer plus (9 %).

    Alors que les dépôts bancaires ont déjà atteint un niveau record de plus de 85 milliards d'euros de mars à juillet 2020 d'après la Banque de France, la propension des Français à épargner avec des placements de précaution serait donc encore renforcée.

    6 Français sur 10 sont inquiets pour leur avenir personnel (57 %) notamment chez les plus de 65 ans et les femmes et les membres de foyers à bas revenus.