Législatives J-17 : le journal de campagne du jeudi 25 mai 2017

JOURNAL DE CAMPAGNE, LÉGISLATIVES J-17. Au delà des suites de l'affaire Ferrand, cette journée politique a été  principalement animée par le sommet de l'OTAN et la première rencontre d'Emmanuel Macron avec Donald Trump.

    A moins de trois semaines du premier tour des élections législatives, les électeurs ont l'esprit au long week-end et aux beaux jours. Les 7 882 candidats doivent pourtant redoubler d'efforts pour se faire connaître.

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    Pour le président de la République, la journée a été chargée : les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'OTAN se sont réunis à Bruxelles et Emmanuel Macron s'est notamment entretenu pour la première fois avec Donald Trump, après une vigoureuse poignée de main, très commentée. Alors que le chef de l'Etat a parfois parlé durement du magnat devenu président des Etats-Unis, il a indiqué que la rencontre avait été «chaleureuse» et «pragmatique», sans pouvoir rassurer les écologistes sur le respect de l'accord de Paris pour le climat.

    Par ailleurs, en France, les révélations sur un montage immobilier qui aurait profité à la compagne de Richard Ferrand, ainsi que l'emploi de son fils comme collaborateur parlementaire, commencent à peser. Et les Républicains, silencieux d'abord, ont exprimé leur intention de saisir le Parquet national financier. Selon le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le nouveau ministre ne devrait pas tarder à démissionner.

    >> Revivez la journée en direct:

    22 heures. C'est la fin de ce direct, merci de l'avoir suivi. A suivre demain, Emmanuel Macron continue de soigner sa stature internationale en se rendant, dans la soirée, en Italie pour participer au G7 ce week-end. Dimanche dernier, le chef de l'Etat tout juste élu avait commencé à préparer son séjour en recevant, à l'Elysée, le Premier ministre italien, Paolo Gentiloni.

    Avant cela, si vous ne profitez du long week-end pour vous détendre - comme vous le conseille notre Fait du jour de ce vendredi - sachez que deux ministres interviennent demain dans les matinales radio. Vous pourrez les suivre grâce à notre direct quotidien. Il s'agit de Sylvie Goulard et Christophe Castaner, qui reviendront peut-être sur l'éventuelle démission de leur collègue, Richard Ferrand.

    21h30. Élus députés trois fois de suite, ils sont encore candidats! Nous avons isolé les 58 candidats aux législatives qui n'auraient pas pu se présenter si la loi sur la moralisation de la vie politique portée par François Bayrou était passée avant le scrutin. >> Lire ici notre enquête data.

    20h45. Trump assure à Macron qu'il était son candidat préféré ! Si Donald Trump n'avait pas explicitement pris position dans la campagne électorale française, certains de ses propos avaient alimenté l'idée selon laquelle il aurait vu d'un bon oeil la victoire de la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen. Elle même s'était d'ailleurs rendue à New York pour tenter de le rencontrer. Mais avait dû se contenter d'un proche conseiller dans le hall de la Trump Tower. A quelques jours du scrutin, Trump avait par ailleurs prédit que l'attentat perpétré sur les Champs-Elysées, revendiqué par Daech, «aiderait probablement» la frontiste puisque «c'est la plus ferme sur les frontières». Il s'était toutefois dit «impatient de travailler avec Macron», une fois le candidat d'En marche élu. Et de source élyséenne ce jeudi soir, le président serait revenu sur sa préférence lors du déjeuner. «Vous étiez mon candidat !», se serait-il exclamé, assurant, selon cette même source, qu'en dépit de ce qu'avaient rapporté les médias, il n'avait pas soutenu Marine Le Pen.

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    19h55. Cambadélis : «Je pense que Richard Ferrand va démissionner.» Et le premier secrétaire du PS de préciser sur Europe 1 : « Mais c'est au gouvernement de prendre une décision. Je l'appelle à trancher cette question.» Et «il faut aller vite», poursuit Jean-Christophe Camabdélis. «Cette affaire choque l'opinion. Dans ces moments-là, il faut aller vite. (...) On a l'impression de voir François Fillon se défendre! » regrette-t-il encore. Besoin d'un résumé de l'affaire? C'est ici.

    19h50. Cambadélis met en garde les socialistes tentés par la majorité présidentielle. Une fois de plus, ce soir sur Europe 1 : «Je ne comprends absolument pas les responsables PS qui n'ont pas de candidats LREM face à eux et qui se sentent obligés d'être dans la majorité présidentielle! (...) Nous avons réaffirmé que nous n'étions pas dans la majorité présidentielle !» insiste le premier secrétaire du PS.

    19 heures. Pendant ce temps... Brigitte Macron. En marge du sommet de l'Otan à Bruxelles, les premières dames, dont l'épouse d'Emmanuel Macron, ont enchaîné les visites, guidées par la compagne du Premier ministre belge, Amélie Derbaudrenghien.

    18h30. L'écrivaine Marie Desplechin suppléante de l'écolo Julien Bayou. C'est ce que le candidat dans la 5e circonscription de Paris et porte-parole d'EELV vient de confirmer par communiqué : «Il nous reste moins de trois semaines pour convaincre les habitants du 3e et du 10e arrondissements. Je suis très fier aujourd'hui de vous annoncer que Marie Desplechin, écrivaine de talent, très engagée auprès de Réseau Education Sans Frontières et habitante du 10e, sera ma suppléante.» Et d'affirmer que leur «candidature est soutenue par des personnalités de tous horizons : Eva Joly, Yannick Jadot, Raphaël Glucksmann, Caroline de Haas, Yanis Varoufakis, Marie-Monique Robin, Noël Mamère, Didier Wampas, Denis Robert, David Koubbi, etc.»

    17 heures. Clips de campagne : 12 minutes d'antenne pour En Marche!, 2 heures pour le PS.  La République en marche a déposé un recours contre la décision du CSA lui attribuant une durée d'antenne qu'elle juge trop faible pour la diffusion de ses clips de campagne sur les chaînes publiques pour les élections législatives. Lire plus.

    16h30. La blague de Juncker sur Trump. En conclusion d'une conférence de presse conjointe avec Emmanuel Macron, le Présient de la commission européenne est revenu en conclusion sur son entrevue avec Donald Trump : «J'espère qu'il n'a pas envoyé un tweet à mon sujet.»

    15h50. Climat : Macron ne veut «aucune décision précipitée» des Etats-Unis sur le sort des accords de Paris. Interrogé sur son entretien avec Donald Trump, Emmanuel Macron est revenu sur leurs divergences sur le climat et la suite à donner aux accords de Paris. «Nous avons évoqué tous les sujets. L'échange avec le Président Trump a été extrêmement direct et très franc», a assuré le Président Français. Quant au climat, il appartient au Président Trump d'exprimer sa position. Je respecte le fait qu'il ait mis «sous revue» les engagements de Paris. Je lui ai rappelé l'importance de cet accord pour nous [...] Mon souhait est qu'il n'y ait aucune décision précipitée sur ce sujet de la part des Etats-Unis d'Amérique. Notre responsabilité collective est de tenir cet engagement mondial qui fut une première.»

    15h45. Emmanuel Macron : «Je défendrai une Europe qui protège.» Lors d'une prise de parole commune avec le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, Emmanuel Macron a assuré qu'il «défendrai une Europe qui protège.» Rappelant les réformes sur les lesquels travaille actuellement le gouvernement il a assuré vouloir porter «une vraie ambition d'Europe de défense, et notamment une réforme du droit d'asile.» Le nouveau Président Français veut également «poser les jalons d'une plus grande intégration, d'une plus cohésion de nos économies. Vous aurez un allié sur tout ce qui rend plus fort l'Europe, qui la rend plus juste et plus cohérente.»

    15h. Erdogan promet d'examiner le cas du journaliste français détenu en Turquie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis jeudi à son homologue français Emmanuel Macron d'examiner «rapidement la » du photojournaliste français Mathias Depardon, détenu depuis une quinzaine de jours en Turquie, a appris l'AFP auprès de l'Elysée. Lire ici.

    13h18. Bruxelles : Emmanuel Macron et Donald Trump à l'ambassade américaine.   Les deux nouveaux Présidents américains et Français se sont rencontrés pour la première fois en marge du sommet de l'OTAN ce jeudi à Bruxelles. Ils partagent un déjeuner de travail à l'ambassade américaine. «Je suis très heureux d'être avec Donald Trump. Nous avons un agenda très large à discuter», a assuré Emmanuel Macron. Lire plus.

    13h05. Charles Michel ravi. Après l'avoir reçu et transporté en voiture, Charles Michel utilise Twitter pour saluer Emmanuel Macron. «Ensemble pour l'amitié belgo-française et l'avenir de l'Europe», écrit le Premier ministre belge.

    12h30. La mère de Mathias Depardon en appelle à Macron. «Je compte beaucoup sur lui, en espérant que les deux présidents vont pouvoir en parler». La mère de Mathias Depardon, photographe emprisonné en Turquie depuis deux semaines, espère que le président de la République, qui doit rencontrer le président turc Reycip Erdogan, pourra l'entretenir du retour de son fils.

    12 heures. En voiture ! Emmanuel Macron est arrivé au sommet de l'Otan, qui se tient au Palais d'Egmont, dans la voiture du Premier ministre belge Charles Michel.

    11h15. Les exigences du Premier ministre. Dans une circulaire annoncée lundi, et parue au Journal officiel ce jeudi, Edouard Philippe demande à ses ministres de respecter « une triple exigence d'exemplarité, de collégialité et d'efficacité ». « Dans l'exercice de ses fonctions ou en dehors de ses engagements publics », tout membre du gouvernement doit « strictement respecter les obligations légales », dont la déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique des intérêts « au jour de votre nomination et au cours des cinq années précédentes » ou le dépôt d'une déclaration de patrimoine, rappelle-t-il.

    « Vous devez adopter un comportement modeste et respectueux de chacun », exige le Premier ministre. « Les cadeaux doivent être remis au service du mobilier national ou du protocole, les offres de séjour privé doivent être refusées, l'embauche de membres de sa famille par contrat proscrite etc », est-il encore précisé.

    10h40. Attributions bis. Le ministre de la Justice François Bayrou est désormais chargé de coordonner la politique en matière d'aide aux victimes, dont le secrétariat d'Etat créé trois mois après les attentats de 2015 a été supprimé, selon un décret publié jeudi au Journal officiel.

    10h30. La jeunesse à l'Éducation. Les intitulés de ministères ne sont pas que des noms sous un titre.Selon le décret publié ce jeudi au Journal officiel, les questions de jeunesse, d'éducation populaire et de développement de la vie associative incombent désormais au ministère de l'Éducation nationale et non plus au ministère de la Jeunesse et des Sports comme c'était le cas le plus souvent jusque-là. Ces sujets relèvent donc de Jean-Michel Blanquer.

    10h15. Duel de droites à Rambouillet. Ce jeudi matin, comme il le fait tous les jours jusqu'au premier tour, le Parisien s'est penché sur la 10e circonscription des Yvelines. S'y affrontent le député sortant Jean-Frédéric Poisson, ancien candidat à la primaire LR, et président du Parti chrétien-démocrate, et l'élue locale Aurore Bergé, qui a rallié Macron avec la même énergie qui lui permettait de soutenir Alain Juppé. C'est à lire ici.

    10 heures. Première dame. Brigitte Macron fait son premier déplacement officiel au sommet de l'Otan, à Bruxelles. On vous raconte son programme dans ce papier.

    9h45. Langue de bois diplomatique. Emmanuel Macron et Donald Trump se rencontrent au Sommet de l'Otan à Bruxelles. Mettez le cap sur ce papier pour savoir ce qu'ils disaient l'un de l'autre avant que leurs responsabilités respectives ne les obligent à la courtoisie.

    9 heures. Le bon sens. Pourquoi le PS a-t-il modifié son programme de la présidentielle pour les législatives ? « Quand on sort à 6,3% de la présidentielle, dire tout le programme, rien que le programme, ce serait avoir des œillères », justifie Luc Carvounas.

    8h40. Carvounas attend une réaction de Bayrou. Luc Carvounas, sénateur-maire d'Alfortville (Val-de-Marne) et candidat aux législatives, s'étonne : à En Marche à propos de l'affaire Ferrand, « Rien ne m'assure qu'il n'y a pas d'argent public dans cette affaire, dénonce-t-il sur France Info. « Vous pensez qu'une mutuelle comme les Mutuelles de Bretagne quand elle lance un projet de centre d'accueil, il n'y a pas d'argent du département ? Rien ne m'assure qu'il n'y a pas d'argent public dans cette affaire ». Cet ancien soutien de Manuel Valls n'attend qu'une chose : que François Bayrou s'exprime sur le sujet. « Quelle est son appréciation sur l'échelle des valeurs ? Je n'entends rien ! »

    8h23. Le refrain des Macron-compatibles. Et bim, c'est aujourd'hui le député LR des Hauts-de-Seine Thierry Solère qui emploie la formule, très utilisée sur les bancs de la droite depuis l'investiture d'Emmanuel Macron : « je préférerai toujours mon pays à mon parti ». « Je ne suis pas député pour préparer 2022 », insiste-t-il un peu plus tard.

    8h22. Credo. « Je ne crois pas qu'il y ait des droites irréconciliables », affirme Thierry Solère sur Europe 1. Mais « il ne m'échappe pas qu'on a été éliminés de la présidentielle au premier tour », dit-il à l'adresse de ses amis LR qui veulent s'opposer presque par principe au nouveau président de la République.

    8h20. La mesure de Solère. Candidat dans les Hauts-de-Seine sans adversaire En Marche, et lui-même visé par une enquête préliminaire pour fraude fiscale, Thierry Solère semble plus indulgent que ses confrères LR avec Richard Ferrand. « C'est à la justice de dire s'il y a un sujet de droit. Sur le plan moral, ça tombe mal pour le gouvernement. Le pire serait que ce projet de loi de moralisation de la vie publique soit un écran de fumée », juge-t-il sur Europe 1.

    7h55. Un tacle à NKM. A Paris,   Henri Guaino se présente face à Nathalie Kosciusko-Morizet, dans l'ancienne circonscription de François Fillon. « Je le fais pour qu'enfin les choses soient claires », affirme-t-il. « On ne peut pas être à la fois un pied dans En Marche et un pied dans Les Républicains.

    7h53. Guaino sceptique sur la task force ? « Ce genre de montages servent un peu à noyer le poisson' », estime Henri Guaino, qui rappelle que « il existe déjà un coordonnateur du renseignement, relié à l'Élysée, qui remplit cette tache ». Et d'ajouter que « l'idée qu'on va être plus efficace en mettant sous la coupe de l'Élysée tous les services, n'est pas garantie ».

    7h50 bis. Et un tacle à Fillon. Pour le dissident Républicain Henri Guaino, « le détournement de fonds n'est pas la même chose que d'embaucher le fils Ferrand pendant trois mois. Si ce n'est pas une façon détournée comme chez d'autres, de récupérer l'argent des enfants », pouffe-t-il sur RTL.

    7h50. Guaino inquiet pour les politiques. S'il attende de lire le texte, le député Henri Guaino n'est pas favorable à une nouvelle loi de moralisation de la vie publique. « S'il y a une loi tous les ans, on va finir par tomber dans un ordre moral qui va tuer la vie politique. Tout est mis sur le même plan. (…) N'en faisons pas l'outil de toutes les démagogies », reproche-t-il sur RTL.

    7h48. La bienveillance de Guaino. «On n'a pas les éléments d'un énorme scandale qui justifie qu'il quitte son poste», estime, à propose de Richard Ferrand, le député dissident LR Henri Guaino sur RTL.

    7h45. Pourquoi tant d'eurodéputés FN rêvent-ils de l'Assemblée ? Nicolas Bay s'en défend, à ses yeux cette réorientation électorale est parfaitement logique. « Nous voulons mener le combat au Parlement européen pour construire une Europe différente et aussi mener le combat à l'Assemblée nationale, c'est à dire créer une vraie force d'opposition. Beaucoup de Français n'ont pas envie de donner un chèque en blanc à Emmanuel Macron », assure-t-il sur France 2. Le FN veut bâtir une « opposition déterminée et combative ».


    7h40. Ferrand = Cahuzac pour le FN. La décision du Parquet national financier de ne pas se saisir de l'affaire Ferrand est, pour Nicolas Bay, « une décision d'autant plus étonnante qu'on a vu le PNF se saisir de dossiers de manière plus promptes ces dernières semaines ». Pour l'eurodéputé FN, sur France 2, « ça rappelle un peu la République irréprochable de François Hollande, qui nous a donné l'affaire Cahuzac ».


    7h38. Le mille-feuille élyséen. Pour Nicolas Bay, chef de file du FN pour les législatives, l'idée d'une « task force » élyséenne pour lutter contre le terrorisme est « surtout un gadget. On ajoute une couche dans le mille-feuille, sans aucune garantie que ce sera plus efficace puisqu'il n'y a aucune volonté politique de combattre le radicalisme islamiste », dénonce-t-il sur France 2.