« Je ne me préoccupe plus de ce que dit le président ! » : la stratégie électorale de Macron choque son camp

Les candidats, qui ne digèrent pas la dissolution, condamnent les propos du chef de l’État sur l’île de Sein (Finistère) mardi. Une stratégie pourtant délibérée du président pour s’adresser aux électeurs hésitants.

Le président Emmanuel Macron, le 18 juin sur l'île de Sein (Finistère) pour commémorer l'appel de 1940 de De Gaulle. Reuters/Christophe Ena
Le président Emmanuel Macron, le 18 juin sur l'île de Sein (Finistère) pour commémorer l'appel de 1940 de De Gaulle. Reuters/Christophe Ena

    Le SMS, adressé par un député Renaissance à un ministre, est parti d’un coup. « On ne peut pas l’enfermer jusqu’au 7 juillet ? » a textoté l’élu, sitôt les propos d’Emmanuel Macron à l’île de Sein (Finistère) diffusés sur les chaînes d’info mardi soir. Avec sa charge au canon contre le Nouveau Front populaire, le président a achevé de déboussoler et d’exaspérer ses troupes qui le conjurent de se mettre en retrait depuis qu’il a provoqué la dissolution de l’Assemblée. Le revoilà au centre du jeu ou plutôt des polémiques. Une fois encore.

    La mèche a été allumée mardi, après la commémoration du 84e anniversaire de l’Appel du 18 juin sur l’île bretonne. En toute fin de journée, le chef de l’État saisit l’occasion d’un échange avec des passants pour tirer à boulets rouges contre ceux qu’il résume désormais à ce label « LFI et associés ». Ne craignant pas d’employer un champ lexical plébiscité par l’extrême droite, il juge le programme du Nouveau Front populaire « totalement immigrationniste », « quatre fois pire en termes de coût » que celui du Rassemblement national (RN). Et fustige « des choses complètement ubuesques comme aller changer de sexe en mairie ».