Législatives : François-Xavier Bellamy voterait « bien sûr » pour le RN face à la gauche au second tour

L’eurodéputé, désigné par les anti-Ciotti pour assurer la cogouvernance du parti, s’est dit prêt ce jeudi à voter pour un candidat RN au second tour, en cas de duel avec un concurrent du nouveau « Front populaire » de gauche. Tout en défendant l’indépendance de son parti pour le premier tour.

La tête de liste de LR aux européennes a promis de « faire barrage à la France insoumise et cette alliance de la gauche ». LP / Olivier Corsan
La tête de liste de LR aux européennes a promis de « faire barrage à la France insoumise et cette alliance de la gauche ». LP / Olivier Corsan

    Alors que la fronde des Républicains se poursuit contre le rapprochement de leur patron Éric Ciotti avec le Rassemblement national, les cartes pourraient bien être rebattues après le premier tour des législatives, le 30 juin. L’eurodéputé François-Xavier Bellamy, qui s’est vu confier mercredi la codirection du parti par ses cadres, a indiqué jeudi qu’il voterait « bien sûr » pour le parti de RN en cas de duel entre le parti d’extrême droite et un candidat de l’alliance de gauche du nouveau « Front populaire » lors du second tour, prévu le 7 juillet.

    Dans un scénario dans lequel un candidat LR serait absent du second tour des législatives dans une circonscription, laissant la place à un candidat de l’union de gauche et un candidat RN, « je n’ai aucun problème, je fais barrage évidemment à la France insoumise et cette alliance de la gauche, un scandale qui menace la France », a répondu sur Europe 1 la tête de liste du parti aux élections européennes, sans aucune hésitation.

    « J’aurais défendu les candidats de ma famille politique, mais au deuxième tour, s’ils ne sont pas représentés et que je dois choisir, il est évident que je ferai tout pour empêcher que la France insoumise n’arrive au pouvoir dans ce pays », a insisté celui qui assure désormais la cogouvernance du parti aux côtés d’Annie Genevard. La décision avait été actée à l’issue d’un bureau politique convoqué mercredi sans Éric Ciotti, désavoué par son propre camp après avoir annoncé un projet d’alliance avec le RN en vue des élections législatives. Son exclusion doit être « validée » par un deuxième bureau ce jeudi.

    « Je suis de droite et je l’assume »

    Dans le sillage de ces contestations internes, François-Xavier Bellamy a appelé à « soutenir nos candidats au premier tour, qui représentent selon lui le « meilleur rempart contre la France insoumise » et qui ont « dans beaucoup de circonscriptions la possibilité de gagner face à des candidats macronistes (…) et face à l’extrême gauche ». « Je crois qu’on est plus fort au premier tour quand on est capable de faire valoir notre ligne avec clarté, constance, fidélité », a-t-il appuyé.



    Pour autant, « ça ne m’empêche pas de défendre mes convictions, je suis de droite et je l’assume », a poursuivi l’eurodéputé, qui appelle à ce que « la France ne tombe dans les mains cette alliance d’extrême gauche », qu’il a qualifiée d’« infâme ».

    Il s’est en particulier offusqué que le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) rejoigne le nouveau « Front populaire » de gauche, parti qui s’est selon lui « réjoui » des attaques du 7 octobre du Hamas contre Israël, et « qui a publié un communiqué de félicitations à l’égard de la résistance, c’est-à-dire du Hamas ». Le parti de Philippe Poutou avait apporté son « son soutien aux Palestinien/nes et aux moyens de lutte qu’ils et elles ont choisi pour résister », des propos pour lequel il avait été visé par une enquête pour apologie du terrorisme.

    « Le vrai antisémitisme est là. La gauche morale qui vient nous faire des leçons de front républicain, (…) est en train de se disloquer dans cette espèce d’horrible compromission avec le pire pour l’avenir du pays. Cette gauche-là est disqualifiée à jamais pour donner des leçons », s’est-il indigné.

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    Il a aussi reproché au numéro 1 du PS Olivier Faure de « ne pas exclure » que le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon « puisse être Premier ministre », en cas de victoire de la gauche aux législatives. « Qu’est-ce qui se passe dans ce pays ? », a fulminé le chef de file de LR aux européennes, qui a remporté dimanche 7,2 % des voix. Interrogé ce jeudi matin sur RMC, le patron des socialistes avait déclaré « ne pas disqualifier » l’Insoumis, mais souhaiter un profil qui « fédère », remettant la décision à un « choix collectif ».

    La question d’un potentiel dilemme au second tour semble déjà diviser les anticiottistes : en cas de duel entre le RN et le nouveau « Front populaire » en face, Florence Portelli, vice-présidente de LR, « vote blanc », a-t-elle répondu ce jeudi matin sur RTL. « Ce sont des extrémistes des deux côtés, je suis fidèle à mes convictions », a-t-elle insisté, tout en assurant qu’à l’approche du premier tour, « tous ceux qui iront avec le Rassemblement national » dans les rangs de LR « seront exclus ».