« Nous n’obéirons pas » : des cadres de l’Éducation nationale signent une pétition contre l’extrême droite

Des chefs d’établissements scolaires et fonctionnaires ont signé une pétition pour dénoncer la politique que mènerait le Rassemblement national s’il accédait au pouvoir à l’issue des législatives.

Une pétition signée par des cadres de l'Education nationale dénonce la future politique de l'extrême droite en matière éducative. (Illustration) AFP/TASSO MARCELO
Une pétition signée par des cadres de l'Education nationale dénonce la future politique de l'extrême droite en matière éducative. (Illustration) AFP/TASSO MARCELO

    Ils sont proviseurs, principaux ou inspecteurs de l’Éducation nationale et disent non à l’extrême droite. Ces « cadres de l’Éducation nationale pour la République » annoncent dans une pétition qu’ils n’appliqueraient pas la politique de l’extrême droite en cas d’arrivée au pouvoir à l’issue des législatives. Lancé le 14 juin, le texte a recueilli près de 700 signatures ce vendredi matin.

    « Demain, peut-être, notre prochain ministre issu de ses rangs exigera des cadres que nous sommes d’appliquer des directives, de mettre en œuvre des politiques ou d’organiser un enseignement en opposition avec les valeurs républicaines qui fondent nos métiers et justifient nos engagements, écrivent-ils. Nous ne l’accepterons pas. En conscience et en responsabilité, nous n’obéirons pas. »

    « Parce que nous servons l’État », poursuivent-ils, « aucun d’entre nous n’appliquera de mesures qui contreviendraient aux valeurs de la République. »

    VidéoRetraites, TVA, droit du sol… le RN dévoile son programme pour les législatives

    Dans son programme présenté en exclusivité au Parisien, le Rassemblement national ne donnait pas de mesures concrètes sur l’école, se basant sur le programme présidentiel de 2022. À l’époque, le RN souhaitait augmenter les salaires des enseignants, instaurer l’uniforme au primaire et au collège et « sanctionner les absences et les incivilités ». En 2024, tout dépendra de l’audit financier des comptes publics que Jordan Bardella, s’il devenait Premier ministre, entend mener à son arrivée au pouvoir.



    Le président du parti a mis l’accent sur son souhait de rétablir les peines planchers en matière de stupéfiants et atteintes aux personnes dépositaires de l’autorité publique, de suspendre les allocations familiales aux parents de mineurs délinquants récidivistes ou encore, sur l’immigration, de supprimer le droit du sol.

    Dans les faits, les fonctionnaires sont chargés d’appliquer les orientations voulues par le gouvernement. Dans le cas contraire, ils s’exposent à une sanction disciplinaire. Cette « obligation d’obéissance » peut cesser si l’ordre « risque de compromettre gravement l’intérêt public », comme en cas de discrimination, selon le Code de la fonction publique : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32707#:~:text=Quelle%20sanction%20en%20cas%20de,pour%20absence%20de%20service%20fait