Nouveau Front populaire, Mélenchon… François Hollande défend « le rassemblement de la gauche » contre l’extrême droite

L’ex-président de la République, invité de BFMTV, s’est alarmé de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir et a assuré que le Nouveau Front populaire n’était pas « le retour de la Nupes ».

« Laisser penser que c’est La France insoumise qui est aujourd’hui dominante dans cette alliance, c’est une contre-vérité », a déclaré François Hollande. LP/Olivier Lejeune
« Laisser penser que c’est La France insoumise qui est aujourd’hui dominante dans cette alliance, c’est une contre-vérité », a déclaré François Hollande. LP/Olivier Lejeune

    « Seul le rassemblement de la gauche peut être un rempart » contre l’extrême droite. Invité sur BFMTV mercredi, François Hollande a défendu le Nouveau Front populaire et est revenu sur son choix de se présenter aux élections législatives anticipées dans la première circonscription de Corrèze.

    « Si j’ai fait ce choix, dans le cadre d’un rassemblement de la gauche, c’est parce que l’instant est grave. Le RN a fait plus de 30 % aux européennes, et les sondages confirment qu’il y aura une avancée de l’extrême droite, peut-être même jusqu’au pouvoir », a déclaré l’ancien président. Pour lui, seul le rassemblement de la gauche « peut être un rempart » à l’arrivée de l’extrême droite aux responsabilités. « Qui d’autre est le rempart ? », poursuit-il, énumérant la disparition de la majorité présidentielle ou encore l’explosion de la droite.

    « Ce n’est pas le retour de la Nupes »

    François Hollande a également défendu le Nouveau Front populaire, affirmant que « ce n’est pas le retour de la Nupes ». Pour lui, en cas de victoire de la gauche, « il n’y aura pas 30 députés PS comme en 2022, peut-être 70 ou 80 », ajoute le candidat qui défend une gauche « rééquilibrée ». « Il y aura sans doute demain plus de députés socialistes, écologistes et communistes qu’il n’y a de députés de La France insoumise », explique le candidat. Et d’ajouter : « Laisser penser que c’est La France insoumise qui est aujourd’hui dominante dans cette alliance, c’est une contre-vérité ».

    « Ce n’est pas la Nupes parce que ce n’est pas le même programme et ce n’est pas le même leader, ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon », a poursuivi l’ancien président de la République. « Il n’est déjà plus dans le jeu (…) Aujourd’hui dans toute la gauche, il a été convenu qu’il ne pouvait plus être celui qui devait diriger », a-t-il déclaré. Pour lui, le Premier ministre doit être « une personnalité de consensus ».



    Le Nouveau Front populaire a été vivement critiqué par d’anciennes figures du socialisme, à l’instar de Bernard Cazeneuve ou encore Manuel Valls. Une erreur pour François Hollande. « Je ne fais pas d’équivalence entre un candidat du RN, parti xénophobe, qui fait de la préférence nationale son axe principal, et une personnalité qui n’a pas les mêmes positions que moi », a-t-il souligné.

    « Qu’est-ce qu’on fait pendant un an ? »

    L’ancien président a également estimé qu’il aurait un rôle particulier à jouer dans la nouvelle Assemblée nationale s’il n’y a pas de majorité claire. Dans le cas d’une « Assemblée ingouvernable, je pense que le rôle de personnalités comme moi, compte tenu des fonctions que j’ai occupées, sera de trouver des solutions », a-t-il déclaré.

    « S’il n’y a pas de majorité, vous savez que la Constitution sur l’article 12 fait qu’il ne peut pas y avoir donc de retour vers les électeurs avant un an. Qu’est-ce qu’on fait pendant un an ? On laisse le pays aller à vau-l’eau ? », s’est-il interrogé. Il a donc appelé à trouver des « solutions » car « il faut quand même que des décisions soient prises ». « On verra à ce moment-là ce qu’il conviendra de faire, d’aller chercher un chef du gouvernement qui puisse, sur un programme minimal, faire avancer le pays », a-t-il ajouté.