Chenilles processionnaires en Île-de-France : l’impossible lutte contre la prolifération ?

L’insecte, qui a colonisé 84 % de la région en quelques années, gagne encore du terrain. Le décret pris en 2022 pour coordonner la lutte n’a pas encore été suivi d’effets, tandis que les communes sont de plus en plus nombreuses à obliger les particuliers à prendre des mesures.

Moisson (Yvelines), le 17 mars. Daniel Vaugelade, président de l'Association de protection de la boucle de Moisson, pose des pièges à chenilles processionnaires sur des pins, avec son fils Yann. LP/Aurélie Foulon
Moisson (Yvelines), le 17 mars. Daniel Vaugelade, président de l'Association de protection de la boucle de Moisson, pose des pièges à chenilles processionnaires sur des pins, avec son fils Yann. LP/Aurélie Foulon 

    C’est un charmant jardin aux airs de parc dans un village paisible des Yvelines. Depuis ce vendredi matin, il ne l’est plus tant que ça : des milliers de chenilles processionnaires ont entamé leur descente du nid le long des troncs des pins pour s’enfouir dans le sol sablonneux, où elles se transformeront en chrysalides pour en faire naître des papillons de nuit. « Heureusement, il n’y a pas d’enfants ni de chien ici », souffle Daniel Vaugelade.

    Avec son fils Yann, le président de l’Association de protection de la boucle de Moisson donne un coup de main à des amis nonagénaires, pour tenter d’enrayer l’invasion de l’insecte aux soies particulièrement urticantes en installant des pièges sur les troncs. « Il suffit d’un voisin qui ne traite pas et ça pourrit tout le quartier ! », prévient-il. Et justement, de l’autre côté de la clôture, les bourses de soie blanchâtres où les larves passent l’hiver se comptent par dizaines en haut des pins de la forêt régionale, malgré l’arrêté pris par le maire pour contraindre les propriétaires à prendre des mesures.