Salon de l’agriculture : des champs aux cantines scolaires, comment Paris s’alimente en eau potable

Paris s’alimente en eau potable pour moitié dans des sources situées à plus de cent kilomètres. Leur qualité dépend des pratiques des agriculteurs qui sont donc encouragés à passer au bio ou à diminuer l’utilisation de pesticides. Pour compléter ce cercle vertueux, leurs productions pourraient se retrouver dans les assiettes des cantines de la capitale.

Saint-Ange-le-Viel, ce samedi. Sébastien Goiset, ici en train de semer des fleurs pour les abeilles dont il récoltera le miel, est entré dans le dispositif d'aides d'Eau de Paris pour passer en bio. LP/Faustine Léo
Saint-Ange-le-Viel, ce samedi. Sébastien Goiset, ici en train de semer des fleurs pour les abeilles dont il récoltera le miel, est entré dans le dispositif d'aides d'Eau de Paris pour passer en bio. LP/Faustine Léo

    Ils sont 82 agriculteurs, las d’injecter dans la terre engrais et pesticides, à avoir accepté de révolutionner la pratique de leur métier, poussés par Eau de Paris soucieuse d’obtenir à la source une eau la plus pure possible. Ils ont, comme Jérôme Forgeot, céréalier à Cerisiers (Yonne) au-dessus d’un des captages qui dessert la capitale, fait le constat « qu’on arrive au bout d’un système ».

    « La nature s’habitue aux produits chimiques que l’on met. Et la pression sociale est terrible. On est pointé du doigt comme les premiers pollueurs. On nous prend en photo dès qu’on sort un tracteur », soupire le quadragénaire, invité à parler de son parcours lors d’une table ronde de la mairie de Paris au Salon de l’agriculture. « Alors j’ai pris le risque de passer en bio. Parce qu’aux yeux de ma famille et des générations à qui j’ai succédé, je ne peux pas me planter. C’est ça qui freine au changement. »